A travers son Association Doubout Collectif, Fernando Do Carmo illustre son implication et met son parcours jalonné d’expériences au service de la jeunesse guyanaise. Portrait d’un artiste engagé et pour qui la musique afro-créole fait sens.

Propos recueillis par Aurore Portelli

Vous êtes président de l’Association Doubout Collectif. Pouvez-vous nous parler de votre parcours ?

Fernando Do Carmo : Bercé dès mon plus jeune âge par des musiques brésiliennes, créoles et le reggae, je découvre par la suite le rap et je fonde en 2003 le groupe EXPLICIT FAYA CLAN qui reste une référence parmi les connaisseurs des musiques Urbaines. Après un diplôme d’Ingénieur du Son option son Audio-visuel en 2010 à Paris, je fais mes premiers pas en radio en tant qu’animateur et reporter sur “Radio Sensation” puis sur “BLB Radio” où je rencontre de nombreux artistes qui ont été source d’inspiration. C’est en 2015 à mon retour en Guyane que je crée l’association Doubout Collectif dont le but est de promouvoir la musique et la culture afro-créole consciente et de qualité.

Comment est née l’association Doubout Collectif ? 

L’association Doubout Collectif a été créée par Malick BEN JAMAL (Patrice Edwiges) et moi-même : nous avions à cœur de faire évoluer la musique en Guyane. La naissance de l’association est partie du constat d’un manque de structures d’accompagnement des artistes de musiques urbaines mais aussi d’une perte de repères de la jeunesse liée notamment aux messages négatifs que véhiculent certains artistes, Djs et médias. Aujourd’hui, l’association rassemble près d’une vingtaine d’artistes locaux impliqués : musiciens, infographistes, photographes, graffeurs, Dj, slameurs,… Nous mettons en place diverses actions, grâce à l’appui de partenaires, dont la ville de Cayenne qui nous accompagne depuis un an.

L’association fête ses deux années d’existence. En quoi votre association contribue à éveiller les consciences ?

Nous sommes très fiers de la réussite des événements déjà organisés : venue de l’artiste Général Lion I Yana Open Mic, Bakarah and Co, A fleurs de Mots, les concerts de Majad et LillyMae . . . Ils attirent un certain public friand et demandeur de lyrics engagés ou conscients. Dans les collèges et les quartiers sensibles, nous effectuons un travail de découverte et d’éducation autour du rap, du reggae, du dancehall ou bien encore du slam. Nous expliquons les messages originels des musiques afro-créoles ou noires, tout en insistant sur la positivité des messages.

Quels sont les projets pour 2018 ?

Nous fourmillons d’idées ! Parmi les projets phares : Le Yana open Mic 6 et 7, Bakara and Co 2, des soirées Slam ou encore un concert reggae. A terme, nous souhaiterions pérenniser un festival de musiques urbaines conscientes.