2018 est une année déterminante pour la région et sa politique énergétique. De nombreuses pistes d’exploration sont désormais tracées. Maguy Céligny, présidente de la Commission énergie de la Région Guadeloupe nous les précise.

Propos recueillis par Jean-Paul Rivière

Le trimaran suisse Race for Water termine son séjour chez nous. Quel bilan faites-vous de son passage ?

Maguy Céligny : Nous avons eu la chance de découvrir avec l’équipage l’utilisation de l’énergie solaire à bord et nous avons été particulièrement sensibles au traitement des déchets plastiques en mer et à leur valorisation énergétique. Le public scolaire a été également accueilli en visite afin de découvrir les dangers de cette pollution plastique et les solutions possibles pour un traitement valorisant. Après une révision technique, le bateau va repartir pour de nouvelles missions.

L’environnement et l’énergie sont des préoccupations majeures pour la Région. Y a-t-il pour vous des progrès à noter ?

Nous avons observé une nette sensibilisation chez les particuliers comme chez les professionnels. Dans les domaines de l’éclairage, de la climatisation ou de la production d’eau chaude, les comportements ont changé. Les professionnels ont également engagé des investissements pour isoler leurs bâtiments. Les collectivités ont changé leur comportement en matière d’éclairage public, par exemple. La loi de transition énergétique est très ambitieuse, mais nous sommes déterminés à lancer des appels à projets dans ce domaine.

2018 sera donc une année déterminante ?

Nos actions sont programmées. Nous allons lancer un appel à projet concernant un important réseau de bornes pour les véhicules électriques. Nous souhaitons aussi soutenir les solutions photovoltaïques en autoconsommation. Nous sommes en ce moment sur un mix énergétique de 18%, ce qui est un bon résultat, mais ce n’est pas simple car il faut convaincre la population et négocier avec les partenaires, producteurs d’énergie. Nous misons également beaucoup sur la géothermie. Les deux forages de Bouillante doivent pouvoir augmenter leur production et nous comptons sur l’adhésion du maire et des habitants de la commune. La centrale est passée de onze à quatorze mégawatts récemment et cela ne peut qu’augmenter avec, peut-être, un troisième forage. Nous souhaitons donc établir une convention avec les exploitants pour développer et rationnaliser cette énergie.