La Fondation Race for Water, dédiée à la préservation de l’eau se consacre à la recherche de solutions de valorisation des déchets plastiques pour empêcher leur entrée dans les cours d’eau. Le navire du même nom a entamé pour cela un périple de cinq ans autour du monde. L’escale guadeloupéenne sera suivie par celle de Panama City, puis par la traversée du Pacifique. Juste avant de larguer les amarres, Marco Simeoni président de la Fondation, nous a livré son premier bilan.

Propos recueillis par Jean-Paul Rivière

Durant cette longue escale en Guadeloupe, quel public avez-vous accueilli à bord ?

Marco Simeoni : Je crois que nous avons battu le record du nombre de scolaires à bord, ce qui est un bon signe pour la sensibilisation et l’éducation des futures générations. Nous en avons profité aussi pour sensibiliser les enseignants qui vont poursuivre par la suite dans leurs programmes.

Votre programme se décline en trois points forts : Learn, Share, Act*. Comment avez-vous progressé en Guadeloupe ?

Dans le cadre de nos études, nous avons embarqué plusieurs scientifiques pour étudier les effets des microparticules plastiques sur l’environnement marin, sur les phytoplanctons ou sur l’appareil digestif des poissons. Pour le partage et l’éducation nous avons accueilli jusqu’à quatre classes scolaires par jour. Le dialogue a été très riche avec les jeunes. Quant à nos actions, cela reste la partie la plus technique et la plus délicate. Nous cherchons à savoir comment stopper l’hémorragie des plastiques dans les océans. Pour cela, notre Fondation collabore avec une société française ETIA, qui développe une solution de pyrolyse à haute température pour transformer les déchets plastiques en gaz, puis en électricité.

La Région Guadeloupe a mis la gestion des déchets au cœur de ses missions. Quelles relations voyez-vous entre ce projet et votre mission ?

A ce sujet, je suis assez pragmatique. Il faut absolument gérer et valoriser le déchet à terre avant qu’il ne puisse atteindre l’eau. Ensuite, il est très difficile de le récupérer. Il ne faut pas oublier qu’une bonne partie des plastiques coulent puisque la majorité des polymères sont plus lourds que l’eau.

Le réchauffement climatique vous mobilise également ?

Notre navire ambassadeur qui pèse 100 tonnes et qui ne se déplace qu’à l’énergie solaire, à l’hydrogène et au vent, est la preuve que l’énergie renouvelable est une réponse efficace à la mobilité sur les océans et donc une contribution directe à la lutte contre le réchauffement climatique. Mais il faut continuer en parallèle de développer la gestion des déchets, c’est primordial.

*Etudier, Partager, Agir

 

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