Le spectacle sera superbe ! Le 4 novembre, à Saint-Malo, sera donné le départ de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Une transat reine qui fête ses 40 ans tout en superlatifs.

Par Julie Clerc

Tous les quatre ans, Saint-Malo ouvre en grand les portes de l’imaginaire marin. Depuis 1978, comme l’a voulu son concepteur Michel Etevenon, la Route du Rhum est cette transat de la liberté qui, sur 3542 milles nautiques (6559 km), démocratise la voile en rassemblant tous les extrêmes sur une même ligne de départ. Sur ce parcours océanique s’affrontent monocoques et multicoques sans restriction de taille, petits coursiers océaniques et géants des mers, navigateurs amateurs et skippers professionnels. A la barre, des solitaires répartis dans six grandes classes : Ultime, Imoca 60 pieds, Multi50, Class40 et les deux classes Rhum, monocoque et multicoque.

Depuis 40 ans, de la victoire de Mike Birch sur son petit trimaran à l’hallucinante performance de Loïck Peyron en 2014, en passant par le sacre de Florence Arthaud en 1990 et la victoire en 50 pieds d’Ellen MacArthur huit ans plus tard, la Route du Rhum écrit parmi les plus grands chapitres de la course au large. On la qualifie de mythique : elle ne l’a pas volé.

Cette 11e édition s’annonce comme celle de tous les superlatifs. Sur la route des Alizés, le sprint vers Pointe-à-Pitre déclenche déjà, à sept mois du coup d’envoi, des torrents d’énergie. La cité corsaire ne lésine pas et prévoit d’accueillir le public à partir du 24 octobre sur un village de 12 000 m2.

A l’heure où ces lignes sont écrites, à quelques jours de la clôture des inscriptions (fixée au 31 mars), les organisateurs OC Sport – Pen Duick affichent déjà complet dans certaines des 6 catégories et voient les listes d’attente s’allonger. Résultat : les quotas ont été augmentés dans deux classes, Class40 et Rhum Multis. Chacune gagne 10 participants et passe respectivement à 50 et 20 concurrents. Corollaire direct, le nombre d’inscrits grimpe de 100 à 120 solitaires, contre 91 en 2014 ! Et plusieurs dizaines de skippers prient pour qu’un désistement leur permette de décrocher leur place dans les bassins de la cité corsaire.

HDR de la baie de Saint-Malo
Cette édition 2018 sera-t-elle celle de tous les records ? Technologie aidant, les performances des bateaux s’envolent. En 1978, Mike Birch rentre dans la légende en remportant la première édition du Rhum en 23 jours et 6 heures de navigation. Trente-six ans plus tard, Loïc Peyron, à bord de l’Ultime Banque Populaire VII, boucle le parcours en 7 jours et 15 heures. Cette année, la compétition devra compter avec les derniers bijoux technologiques préparés par les grandes écuries de course au large françaises. Avec l’entrée dans l’arène des Ultime dernière génération – les trimarans géants Banque Populaire IX et Edmond de Rothshild qui, grâce à leurs foils (ailerons incurvés placés sous les flotteurs), volent plus qu’ils ne flottent – la donne devrait encore changer… Le Rhum pourrait-il être remporté en moins de 7 jours ?