L’organisatrice du Salon Madame est aussi femme de décisions et de convictions, soucieuse de donner sens et portée aux initiatives de celles et ceux qui participent activement au développement du territoire. Rencontre.

Propos recueillis par Daniel Rollé

Quel est votre bilan de la première édition du Salon Madame ?

Cosette Loïal-Oualli : la première édition du Salon Madame, en 2017, a connu un véritable succès tant sur le plan du nombre de visiteurs que sur les retombées économiques pour nos exposants. Cette offre unique sur notre territoire s’est révélée une véritable bouffée d’oxygène pour nous, les femmes. L’édition 2018 s’imposait quasi naturellement !

Pourquoi ce choix thématique – “Femmes et Entrepreneuriat” – pour cette seconde édition ?

La Guadeloupe abrite le plus gros vivier de femmes entrepreneures de France. La thématique retenue pour cette 2e édition du Salon Madame allait donc de soi. Sur notre territoire, les femmes sont les plus touchées par le chômage. Pour elles comme pour d’autres, entreprendre est un moyen de créer son propre emploi et de favoriser son autonomisation. L’entrepreneuriat doit être présenté comme une voie ouverte aux femmes autant qu’aux hommes. L’autre raison en est que les femmes sont de plus en plus nombreuses à se mobiliser dans une démarche de création d’entreprise et à contribuer à la richesse économique de l’ensemble des îles de l’archipel. Les femmes de notre territoire doivent collaborer avec des leaders féminins, en vue de favoriser “la voix des femmes”. Le Salon Madame est, en quelque sorte, le “mentor” qui arrive au bon moment. Il lui revient d’impacter positivement la vie des visiteuses du Salon. Mon souhait est que la femme guadeloupéenne ait accès aux ressources, aux compétences, aux connaissances et aux opportunités dont elle a besoin pour devenir le moteur de son propre épanouissement, à long terme. Il importe d’autant plus de soutenir les entreprises dirigées par les femmes, par le biais d’accès au crédit et à d’autres services financiers, à la formation… Il faut surtout les aider à révéler leur potentiel !
Nous savons que lorsqu’une femme possède plus de moyens et de ressources de production, elle transforme ses perspectives dans tous les domaines de sa vie. Les femmes autonomes économiquement sont davantage en mesure de rompre le cycle de la pauvreté et de participer de façon plus reconnue aux activités politiques, économiques et culturelles de leurs territoires d’appartenance et de vie. Le Salon Madame s’articule donc, autour de trois objectifs :
Entreprendre – Affirmer son leadership – Favoriser son épanouissement personnel. Il les déclinera sous forme de conférences, d’ateliers et de stands d’exposants.

La bienveillance entre femmes vous paraît-elle une valeur essentielle à préserver, dans un univers entrepreneurial encore dominé par un certain machisme ambiant ? 

La bienveillance tout court me semble une valeur essentielle ! Ce n’est ni un concept managérial, ni un concept organisationnel, mais un engagement de soi vis-à-vis de l’autre, une sorte d’élémentaire humain. Je pense que les hommes et les femmes au travail en appellent à une manière d’être, en relation particulière les uns vis-à-vis des autres. Car ils pressentent que le monde entrepreneurial n’est humain que sur certaines modalités relationnelles. Nous avons suffisamment mûri notre culture humaniste pour affirmer que le travail, la valeur, l’efficacité n’ont de sens que si les hommes et les femmes n’en sont pas les victimes ! La bienveillance, pour moi, est une forme de relation qui dit quelque chose de nous-mêmes, de qui nous sommes et de ce que nous souhaitons être. C’est un objectif que les femmes, singulièrement dans la sphère entrepreneuriale, doivent s’efforcer d’atteindre. Un objectif qui passe par la confiance et l’exemplarité. C’est même, à mes yeux, une forme d’altruisme ! C’est du bien-être ! Femmes, ouvrez donc vos carnets d’adresses. Mettez en contact. Soyez solidaires ! “Nous détenons entre nos mains l’avenir du monde” !