Durant le Martinique Surf Pro, quatre Martiniquais défendront les couleurs de l’île grâce à leur ticket gagnant, la Wild Card. Ce véritable « laissez-passer » permet d’accéder directement au 2ème et au 3ème tour de la compétition, en évitant les phases éliminatoires. Arthur Lassée, Alexandre Viguier, Nicolas Chalonec et Emma Leconte sont les heureux élus. Rencontre avec cette nouvelle génération.

Par Stéphanie Donizeau

 

“Je représente la Martinique autour du monde via le circuit pro. ” 

Arthur Lassée

Arthur Lassée, tout juste vingt ans, surfeur professionnel de la World Surf League est étudiant en droit. Vivant aujourd’hui sur la côte Est des États-Unis, c’est en Martinique qu’il appris à dompter ses premières vagues !

Représenter la Martinique dans cette compétition de renom grâce à la Wild Card, qu’est-ce que cela représente pour vous ?

Arthur Lassée : Je représente la Martinique autour du monde via le circuit pro. La Martinique Surf Pro 2018 me permet de le faire à domicile ! Cela me procure une motivation supérieure. Techniquement, physiquement et mentalement, je me sens prêt. Un entrainement quotidien me permettra d’arriver serein lors de ma série.

La Wild Card est indispensable. Elle rend possible la présence de surfeurs locaux sur chaque épreuve et permet d’accéder à un stade avancé de la compétition. Ce qui se traduit par davantage de points pour le classement mondial, le Dream Tour.

Quels sont vos tactiques pour cette étape ? 

Tous les surfeurs sont différents. Il faut donc être un bon analyste et s’adapter. C’est un sport et un milieu évoluant rapidement. J’élabore un plan pour mes séries, tout dépendra des conditions.

Les vagues de Basse-Pointe sont hasardeuses ! Elles sont puissantes et très longues. Toutefois le cadre et l’ambiance sont top sur ce spot. Surfer à cet endroit me procure une énergie particulière.

Nous sommes à la 4ème édition du Martinique Surf Pro 2018, que pensez-vous de cette organisation ?

L’équipe est très professionnelle et efficace. Cela se ressent car cette année risque d’être l’une des meilleures. La participation des surfeurs professionnels promet un affrontement exceptionnel ! Pour ma part, c’est mon WQS préféré. Il me tarde d’endosser mon lycra afin de représenter mon île une fois de plus !

 

“J’espère que nous aurons les vagues qui nous permettront de nous exprimer.”

Emma Leconte

Entre deux vagues d’entrainement, une interview avec Emma Leconte. Née en Normandie, la Martinique est devenue sa « terre » d’accueil il y a trente-trois ans. Ce n’est qu’à l’âge de huit ans qu’Emma affronte ses premières vagues avec son frère. Avec une adolescence peuplée de compétitions, Emma a eu le privilège de représenter la Martinique au championnat de France. Aujourd’hui, mère de deux enfants, c’est une femme active qui remonte sur la planche pour défendre les couleurs de son pays !

Comment vous préparez-vous au Martinique Surf Pro 2018 ?

Emma Leconte : Ma préparation se concentre autour de deux axes. Beaucoup d’étirements et un entrainement en surfant le spot de Basse-Pointe. C’est une préparation, qui a lieu pendant un temps libre entre mon activité professionnelle et mon rôle de maman. Toutefois, cela fait deux mois que je m’entraîne assidûment.

J’ai arrêté les compétitions pendant quelques années mais jamais je n’ai cessé de surfer. Pour cette première édition féminine, je me suis sentie impliquée par cette cause. Ma participation était pour moi évidente.

Une philosophie pour atteindre vos objectifs, quelle serait-elle ? 

Rester sereine et espérer que l’océan nous donne de bonnes vagues afin de bien s’exprimer. Mon objectif est de passer un tour et mon rêve d’atteindre les quarts de finale ! Cela serait inespéré ! J’ai conscience d’être amatrice et de rencontrer des professionnelles hors pair. Il faut rester humble et réaliste. Le niveau très élevé, la partie n’est pas jouée d’avance, il faudra vraiment donner le meilleur de soi-même.

Le choix de vagues est déterminant, quand saurez-vous que c’est la bonne ? 

Ce n’est pas toujours évident, surtout quand le vent se lève. Basse-Pointe à une type de vagues qui demande de l’engagement. Elles sont compliquées à surfer mais elles possèdent un fort potentiel. Avant de se mettre debout, on ne sait pas si la vague est une… bonne ou mauvaise prise. Il faut imaginer comment elles vont se dérouler. Le surf est un travail de projection. Le contexte mouvant révèle un aspect compliqué de ce sport.

Que pensez-vous de l’organisation de cette 4e édition, où les femmes sont à l’honneur ? 

C’est une grande première pour moi, j’ai toujours trouvé que le MSP était bien retransmis médiatiquement, les années précédentes. Au niveau du site, ils montent cette année des gradins pour les spectateurs. Bien encadrée, cette édition promet d’être un bon cru. La participation féminine permet à cet événement d’être décomplexé et glamour tout en technicité !

 

“Pour ma préparation physique, je surfe en jonglant avec mes cours. ” 

Alexandre Viguier

Prodige de la planche, Alexandre Viguier, dix-sept ans, est lycéen en terminale scientifique. Plongé dans le monde du surf depuis l’âge de sept ans, c’est avant tout une histoire de transmission entre père et fils ! Quintuple champion de Martinique en surf, il finît cinquième au championnat de France. Surdoué, il réussit à être repéré puis sponsorisé par les marques Reef, Manda, Surfears et Blackbird Surfboard !

Propos Recueillis par Stéphanie Donizeau

Être à l’honneur en tant que surfeur martiniquais dans cette 4ème édition du Martinique Surf Pro 2018, comment le vivez-vous ? 

Alexandre Viguier : C’est un vrai privilège de pouvoir représenter la Martinique à travers cette compétition et de me confronter aux meilleurs surfeurs professionnels. Je tente de gérer le stress au mieux pour être prêt mentalement le jour J. Pour ma préparation physique, je surfe le plus possible tout en jonglant avec mes cours.

Gagner la Wild Card, cela représente quoi pour vous ? 

Gagner la Wild Card est un atout qui possède plusieurs avantages. Le privilège de rentrer directement au troisième tour, d’obtenir un « prize » et d’accéder à une certaine notoriété, est fantastique ! À moi de faire la suite en passant un tour, tout en donnant le meilleur de moi-même.

Quels sont vos objectifs pour cette édition de la Martinique Surf Pro 2018 ? 

Idéalement, je souhaite attirer de nouveaux sponsors. Pour cela, je donnerai mon maximum. Connaissant le type de vagues présent à Basse-Pointe, qui n’est ni régulière et presque jamais au même endroit, tout dépendra de mon choix. La vague « pointoise » reste un déferlement compliqué, davantage que celles de Tartane par exemple.

L’organisation de la Martinique Surf Pro 2018 a mis le paquet double pour cette nouvelle édition afin d’exposer ce site de surf. Êtes-vous satisfait ? 

L’organisation est vraiment géniale ! Le plus de cette année, sont les gradins surélevés qui ont été installés. L’espace est très bien investi surtout quand on prend conscience du nombre de personnes qui seront présentes à cet événement.

Mon objectif : passer le maximum de séries et prendre du plaisir!

Nicolas Chalonec

Nicolas Chalonec, seize ans et étudiant en première, réside sur l’un des « beach breaks » les plus beaux de Martinique, au Diamant. Il pratique le surf depuis l’âge de onze ans. C’est une initiative de son père qui lui inspira son futur talent !

À raison, Nicolas suit trois fois par semaine un entrainement assidu avec son coach Jason Apparicio.

Propos Recueillis par Stéphanie Donizeau

La World Surf League est une étape cruciale pour accéder au Dream Tour, en Martinique, qu’est-ce que cela représente pour vous ? 

Nicolas Chalonec : Mes nombreuses expériences m’ont autant appris sur le plan technique que sur le plan humain. Représenter la Martinique est une chance. Montrer que le surf martiniquais est dans la capacité d’accéder à des compétitions internationales est une fierté. C’est l’occasion de mettre en avant mon « pays » en côtoyant les plus grands surfeurs. C’est un vrai challenge durant lequel j’apprends chaque année.

À l’aube de l’étape du Martinique Surf Pro 2018, comment vous préparez-vous et comment le sentez-vous ?

Pour cette année, je sors malheureusement d’une blessure au genou, d’où mon arrêt des entrainements durant un mois. À l’aide de mon coach et d’un avis médical, je me prépare mentalement mais aussi physiquement. Renforcement musculaire et stretching me permettent d’être à cent pour cent pour le jour J. Depuis le net, je m’inspire des différentes vidéos postées sur les compétitions en cours. Toutefois, à la suite de ma victoire de la Wild Card, je me sens confiant malgré le niveau très élevé des participants.

Que pensez-vous de la Wild Card proposée par la WSL ? 

Elle nous permet d’affronter les plus grands et d’analyser ou évaluer ce qu’il nous faut encore travailler. C’est aussi l’occasion de se faire connaître sur l’île et ailleurs.

Où irez-vous chercher des points ? 

Le spot de Basse-Pointe étant l’un de mes favoris sur l’île, je m’appuierai sur mon placement et mon choix de vague sachant que techniquement, je serai confronté aux meilleurs. La déferlante « pointoise » est longue et droite. De fait, lorsque je serai dessus, je pourrai tenter de longs « carve » et « top run ». Mes objectifs sont de passer le maximum de séries et de prendre du plaisir à partager cette expérience avec les professionnels et les spectateurs !

L’organisation de la 4ème édition de la Martinique Surf Pro fascine, qu’en pensez-vous ? 

Cette édition 2018 sera meilleure, compte tenu de l’expérience de toute l’équipe du Martinique Surfing qui continue de relever ce challenge avec passion et conviction… Tout l’esprit du surf est là !