Créée dans le but d’écouler et de valoriser la production porcine guadeloupéenne, la société agro-alimentaire Cochon Pays Guadeloupe, plus connue sous sa dénomination commerciale l’Eleveur, est spécialisée dans la transformation et la découpe de viande.

 Par Cécile Bonnet Faget

La majorité des produits charcutiers présents en Guadeloupe provient de l’importation. Quand Guy Lurel a fondé Cochon Pays en 2007, son ambition était de proposer aux consommateurs une offre complémentaire qui serait produite sur l’île. « En intégrant dans l’assiette des Guadeloupéens des produits issus de nos élevages et valorisés sur notre territoire, son ambition était de mettre à profit le savoir-faire existant en Guadeloupe dans les secteurs de l’élevage et de l’agro-alimentaire et de participer au développement de l’emploi sur l’île », explique sa fille Maud, aujourd’hui à la tête du groupe Anceneaux dont fait partie Cochon Pays. Etablie à Sainte-Rose, la société familiale emploie désormais vingt-cinq personnes qui se répartissent sur les secteurs de la découpe, de la transforma-tion, du conditionnement, des livraisons, de la maintenance et du pôle administratif. 

Des circuits courts

La viande porcine constitue 90% de la production de Cochon Pays ; le reste se partage entre poulet, agneau, boeuf et produits de la mer. En 2017, 9 542 porcs ont été traités pour un volume de 756 tonnes. Tous les porcs proviennent d’élevages guadeloupéens adhérents à la COOPORG (Coopérative Porcine Guadeloupéenne) et sont abattus à l’abattoir départemental du Moule. Les carcasses sont acheminées jusqu’à l’usine de Sainte-Rose où elles sont découpées et transformées. Saucisses, boudins, poulet fumé, terrines et pâtés, lardons, jambon et épaule cuits, poitrine fumée, viande pré-assaisonnée, épaule de Noël… L’intégralité des produits est commercialisée sous la marque l’Eleveur. Toutes les petites, moyennes et grandes surfaces de Guadeloupe commercialisent ces produits, ainsi que certaines boucheries. Une petite part est même exportée dans les îles du Nord.

Grâce à l’AMPI (Association des Moyennes et Petites Industries de la Guadeloupe) qui œuvre pour le développement et une meilleure reconnaissance de la production locale, l’Eleveur bénéficie aujourd’hui d’une plus grande visibilité auprès des consommateurs. Le label « Produit Péyi » créé par l’association est globalement bien reconnu par les Guadeloupéens. En choisissant des produits « pays », les consommateurs participent au développement de leur île mais aussi à la protection de l’environnement car chacun sait aujourd’hui que privilégier les circuits courts limite les émissions des gaz à effets de serre.

Des projets, et des emplois à la clé

La direction de Cochon Pays travaille actuellement sur deux grands projets structurants. Le premier, la reconstruction de la chaine d’abattage, permettra de remplacer l’ancienne chaîne qui avait été détruite dans un incendie il y a cinq ans. Dès la fin de cette année, l’abattage des porcs, qui avait dû être délocalisé, sera réintégré sur le site de Sainte-Rose. « Nous allons revenir ainsi à l’organisation de départ, à savoir une filière de production de bout en bout qui nous permet de maîtriser à 100% la chaine du froid » se félicite Maud Lurel.

L’autre projet porte sur la modernisation de l’outil de production et devrait aboutir fin 2019. De nouvelles machines doivent être intégrées, ce qui demande de réorganiser totalement les ateliers, et ce, sans interrompre la production. Ces évolutions permettront d’augmenter certaines productions, comme celle des produits cuits, mais aussi d’élargir la gamme. « Nous voulons proposer à nos clients une gamme de produits locaux aussi diversifiée que celles que nous trouvons dans les rayons des grandes surfaces. Il y a du savoir-faire en Guadeloupe et il est important que cela soit connu du plus grand nombre » souligne Maud. 

Avec ces deux projets, Cochon Pays projette la création de cinq emplois à moyen terme.

COCHON PAYS GUADELOUPE (L’ELEVEUR)

ZAC Nolivier

97115 Sainte-Rose

0590 28 01 11

leleveur@cpg-leleveur.fr