Ou comment Jean-Philippe Urie, conseiller en gestion de patrimoine, est devenu Inkypass, artiste tatoueur.

Propos recueillis par Cécile Bonnet Faget

Comment êtes-vous devenu tatoueur ?

Jean-Philippe Urie : J’étais conseiller en développement de patrimoine quand j’ai fait la rencontre d’un tatoueur installé au Bas-du-Bourg. A l’époque, je cherchais à me réorienter professionnellement. Il a commencé à m’initier… Et j’ai compris que j’avais trouvé ma voie. 

J’ai débuté dans son salon : j’y allais le soir en sortant de la banque. En 2007, après avoir mené de front ces deux activités pendant quelque temps, j’ai quitté mon emploi pour m’investir totalement dans ce métier. J’ai attendu quatre ans avant d’ouvrir ma première boutique : le temps de maîtriser totalement les techniques du tatouage et du percing, d’acquérir les connaissances indispensables à l’exercice de la profession – notamment en matière d’hygiène sanitaire, mais surtout, de trouver ma personnalité et de forger mon style. C’est essentiel lorsqu’on se revendique artiste tatoueur.

Qu’est-ce qui caractérise un artiste tatoueur ?

Un tatoueur peut se contenter de reproduire un dessin sur la peau. L’artiste tatoueur propose une œuvre originale et unique. Ceux qui viennent me voir connaissent et apprécient mon travail. En général, ils ont une idée assez floue. On discute de leur projet afin que je cerne bien l’objectif de leur démarche, et on détermine ensemble le motif, la taille et l’emplacement du futur tatouage. 

Je me considère comme un conseiller et un artiste à la fois.

On trouve le même conseil dans le deuxième salon que vous avez ouvert au Moule ?

Absolument. On pratique l’art du tatouage et le piercing dans les deux boutiques, selon la même démarche. J’ai déjà formé quatre artistes tatoueurs et chacun d’entre eux cultive son propre style. 

Nous sommes une petite équipe. Je travaille davantage au salon du Moule qui est en plein dévelop-pement mais j’interviens encore à Basse-Terre sur demande.

Cela vous arrive-t-il de refuser un tatouage ?

Parfois pour des raisons réglementaires, quand un mineur n’a pas les 16 ans requis ou qu’il n’a pas d’autorisation parentale. Mais le plus souvent il s’agit de dissuader des jeunes qui ne pensent pas aux conséquences de leur démarche. Le tatouage est très à la mode en ce moment, mais c’est un moyen d’expression : il véhicule un message et il est définitif. Je leur conseille donc un emplacement plus discret, un motif plus petit, ou je les incite à prendre un temps de réflexion supplémentaire. J’estime que cela fait partie du métier.

URBANTATOO

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Basse-Terre : 

Place Saint-François 

0590 81 48 27

0690 58 41 00

Le Moule : 

77 rue Achille René Boisneuf 

0590 10 77 04 

 0690 32 23 23