« L’argent ne fait pas le bonheur » dit depuis longtemps la sagesse populaire, « mais il y contribue » ajoutent ceux qui ne partagent pas le même esprit de détachement. Il est vrai que cet argent qui était à l’origine un simple moyen d’échange est devenu peu à peu un symbole. Certains diront aujourd’hui qu’il représente tout, absolument tout. 

Avec de l’argent on achète des aliments, des vêtements, des voitures, un toit, on s’offre toute une gamme de services et de plaisirs variés. Certains prétendent même acheter de la considération, des honneurs, de la reconnaissance, de l’amour, des consciences. 

Mais jusqu’où l’argent peut-il nous mener ?

Tant qu’il s’agit d’objets matériels, représentant une valeur cotée sur un marché quelconque, on ne se trompe guère sur l’usage normal de l’argent. Mais dès qu’il est question de se procurer, grâce à lui des valeurs, il existe alors une réelle frontière qui devrait interroger. Si nous prenons l’amour par exemple, l’amour que procure l’argent. Il ne peut être qu’une sinistre contrefaçon du sentiment vrai et de l’abandon sincère. Quant aux consciences, dès que l’on y réfléchit, on se rend bien compte que ce serait un crime de chercher à les acheter. Pourtant cela se fait et même très souvent et dans tout milieux. On promet une récompense, une prime, un avantage, à celui ou celle qui consentira à faire taire ses scrupules. A force de constater et finalement de croire que
tout s’achète, on finit par juger de tout en termes de finances. Hors
« tout » n’est pas à vendre ! Le
calme de sa conscience, la paix de son cœur, le bien être de son prochain, l’intégrité, la congruence,… Difficile dans ce monde où tout va si vite de ne pas acter que l’argent, avant tout le marqueur de la réussite, peut pervertir tout cela. Si l’on n’y prend pas garde…

De ce fait une question se pose. Peut-on à la fois réussir, gagner de l’argent et être soi ? 

Nous sommes tous dans une quête d’épanouissement absolu qui impose de satisfaire des exigences de plus en plus fortes et qui sont de plus en plus antagonistes. Prenons par exemple la recherche d’un travail-métier absolument passionnant et épanouissant, avec l’attitude fondamentalement opposée qui consiste à considérer ce même métier comme un simple moyen de subsistance pour vivre sa vie « ailleurs ». Ce qui entraine en passant, un désengagement de l’entreprise. Les réseaux sociaux amplifient ces antagonismes puisqu’ils nous challengent en continu sur nos désirs et nos attentes. Nos curseurs, en termes d’exigence, se déplacent et avec eux leurs corollaires de frustration, de découragement, de mésestime de soi. Alors que faire ? Ralentir en stoppant ce besoin de « mise en scène de soi », en se reconnectant à nos valeurs et nos besoins propres. Ceux qui correspondent à notre niveau de développement personnel actuel. Il n’est plus temps ni nécessaire de réussir à travers
« les yeux des autres ».

Travailleurs dans les îles

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