Avec la plus grande façade côtière des départements d’Outre-mer, l’archipel ne pourrait-il pas tirer un meilleur parti de son potentiel maritime et générer davantage d’emplois ? C’est ce que pense Marie-Laure Ciprin, présidente du Cluster Maritime de Guadeloupe.

Par Cécile Bonnet Faget

Quelle est le rôle du cluster maritime ?

Marie-Laure Ciprin : Les activités liées de près ou de loin à la mer représentent 7 % des emplois en Guadeloupe. Notre mission, c’est le développement d’une économie bleue durable, car si les activités économiques liées directement ou indirectement à la mer sont porteuses d’emploi, elles sont aussi très dépendantes de la qualité de l’environnement. L’objectif est de développer des activités rentables, pérennes et éco-responsables.

Comment fonctionne le cluster ?

Nous sommes une soixantaine de membres, publics et privés : des professionnels du tourisme, du transport maritime, de l’industrie navale, de la pêche, de la recherche, de l’énergie renouvelable…, mais aussi des représentants d’institutions ou des citoyens, tous bénévoles et tous référents dans nos secteurs. Nous travaillons en partenariat sur des projets transverses et structurants, chacun en fonction de nos compétences. 

Quels sont vos domaines de prédilection ?

Tout ce qui de près ou de loin concerne la mer. Nous travaillons sur des dossiers de fond aussi variés que la mise en place d’une zone technique de chantier naval, le projet d’un espace croisière, l’accès sur le territoire aux touristes ne dépendant pas de l’espace Schengen, la création d’une zone franche à Pointe-à-Pitre, la réintroduction des lamantins dans le grand cul-de-sac marin, ou le traitement des sargasses. A cela s’ajoutent des sujets imposés par l’actualité. L’an dernier, nous avons eu le plaisir d’organiser l’escale du Race For Water en Guadeloupe et nous nous sommes attachés à traiter l’afflux de touristes consécutif aux cyclones qui ont dévasté les îles du nord. Dans le cadre de la Route du Rhum, nous préparons un village
« Espace Grand Bleu » qui accueillera plusieurs centaines de milliers de visiteurs à la Marina de Pointe-à-Pitre du 10 au 25 novembre : une belle occasion de valoriser notre travail aux travers de conférences passionnantes, destinées au grand public et à la jeunesse, et de donner de la visibilité à des professionnels ou des associations qui ont peu de moyens de communication.

Vous êtes confiante pour l’avenir ?

Oui, car il y a une réelle prise de conscience locale des enjeux. Pour preuve, une cellule « économie bleue » a été créée par la Région en 2017, avec qui nous travaillons en collaboration et qui a déjà lancé des projets concrets, notamment la création d’un institut de la mer pour former nos jeunes à des carrières maritimes. L’économie bleue est une réelle chance pour la Guadeloupe. Nous devons la saisir à sa juste mesure en conjuguant développement économique et respect de la nature !