Depuis trois ans, le territoire Centre a son propre port de plaisance. Un nouvel ancrage économique au sein de la zone de l’Étang Z’abricots.

Propos recueillis par Mathieu Rached 

Le Port de plaisance communautaire de l’Étang Z’abricots a aujourd’hui trois ans. C’est très peu pour une telle structure et déjà suffisant pour réussir son implantation, dessiner et impulser un écosystème économique pertinent. Rencontre avec le président du Conseil d’exploitation, et le directeur de l’établissement public.

Quel est le taux d’occupation de la marina ? 

Frédéric Louis-Sidney, directeur :
Nous disposons de 340 places à flots, et 100 places à sec, avec un taux d’occupation de 90%. A cela s’ajoutent 40 places réservées à des bateaux de passage qui resteront une semaine à six mois au port. Nous avons pour objectif d’agrandir la structure d’accueil afin de proposer 100 anneaux supplémentaires d’ici 3 ans, puis 1000 de plus à l’échelle de 5 ans, ainsi qu’une zone de carénage.

Le marché est si développé ? 

Luc de Grand Maison, président :
(Sourire) C’est notre objectif de croissance et de développement, conformément aux évolutions du marché et conformément aussi à l’ambition de la structure. Au moment de la genèse du projet,  l’enjeu était de disposer d’un port de plaisance qui ancre définitivement la capitale dans sa vocation portuaire et maritime. Et aujourd’hui, la proximité avec Fort-de-France est un atout central de la marina et le facteur clé de son attractivité.

F L-S : De même que la proximité de l’aéroport. Nous sommes d’ailleurs en train de devenir une escale recherchée pour les yachts, dont les annexes peuvent débarquer leurs clients à la marina en toute discrétion et sécurité afin de rejoindre rapidement l’aéroport.   

Et c’est la fréquentation du port qui déterminera l’essor économique de toute la zone… 

L de G-M : Tout est lié. D’une part le port n’est pas subventionné par la CACEM. Nous avons donc besoin de nos clients pour nous développer selon un positionnement fort en matière environnemental et économique avec le développement des services et de l’ensemble de la zone de l’Étang Z’abricots. 

Qu’entendez-vous par « enjeu environnemental » ? 

F L-S : Le volet développement durable fait partie des objectifs et des responsabilités de la CACEM, avec donc l’installation de bornes de tri et la généralisation de process de gestion des déchets. Mais nous souhaitons aller encore un peu plus loin, avec le projet d’une labellisation « port propre », qui nécessitera un diagnostic, des préconisations et des travaux d’aménagements. Il existe 180 ports labellisés en France. Nous serons le premier en Martinique.

Un label qui permettra de donner une autre envergure au port et d’attirer de nouveaux marchés ? 

F L-S : Sans doute, oui. La question centrale qui nous anime est celle de la légitimité et de la cohérence du projet, c’est ce qui conditionne une implantation économique pourvoyeuse de richesse, d’emplois et de davantage d’attractivité. En récupérant la gestion du port au début de l’année, nous avons conçu un plan de développement en prise directe avec les besoins de nos clients, dans la perspective de la création d’un tissu économique solide et pérenne.

Aujourd’hui quels services se sont développés ?

L de G-M : Nous comptons une dizaine de prestataires qui ont créé leur activité ici. Une laverie, une société d’excursions, une autre de démontage de voile et d’intervention électrique, mais aussi une boutique et deux restaurants qui ouvriront à la fin de l’année. L’écosystème se met en place. La pertinence de ses acteurs et leur viabilité économique sont au cœur de nos préoccupations et de notre grille de lecture. 

F L-S : Trois ans existence c’est très peu pour un port. Ca fait de nous sans doute le port le plus moderne et aussi le plus jeune de Martinique. Nous l’avons pensé pour être un espace de plaisance dans Fort-de-France, sécurisé, avec des accès contrôlés pour créer un nouveau point d’ancrage de l’économie bleue.

Implantation d’entreprises et de services 

LA CACEM a permis de mettre en place plusieurs activités tels qu’une boutique spécialisée dans la vente de produits d’alimentation et d’accastillage, ainsi que deux restaurants et d’autres services annexes.  

Rencontre avec deux prestataires, Harrys Troudart qui a créé un service de conciergerie de bateaux et Kevin Ruster qui propose des excursions en mer. 

Caribbean Pleasure, conciergerie de bateaux

Depuis quand êtes-vous installés sur la marina de l’Étang Z’abricots ? 

Harrys Troudart : Caribbean Pleasure est officiellement ouvert depuis le mois de mars 2018. Nous ne possédons pas de locaux sur place, notre siège social est situé à l’Étang Z’abricots, à 600m de la marina.

Quels services proposez-vous ? 

Nous proposons un large panel de services maritimes tels que la mise à disposition d’équipage pour le convoyage de navire, l’organisation de croisières en voiliers dans la Caraïbe, mais le cœur de notre activité est la conciergerie maritime. Pour les clients hors du département et certains résidents, nous proposons une prise en charge complète du navire, réparation, entretien, veille à bord en cas d’absence du propriétaire.

Quel retour faites-vous de votre installation ? 

Depuis notre arrivée, le nombre de clients ne fait que croître. Les équipements de la marina sont relativement récents et nous offrent un cadre de travail agréable et sécurisé. Nous croyons au potentiel non seulement de la marina, mais de toute la zone de l’Étang Z’abricots.

Nous espérons pouvoir offrir davantage de services avant le développement final de la zone.

Edge Evasion, excursions en mer

Depuis quand êtes-vous installés sur la marina de l’Étang Z’abricot ? 

Kevin Ruster : Mon activité a démarré en 2015. 

Quels services proposez-vous ? 

Nous réalisons des excursions en mer sur la côte sud et nord en mer Caraïbe, avec des ballades dauphins.

Quel retour faites-vous de votre installation ? 

Nous adaptons notre offre en fonction des besoins et des attentes de la clientèle, à travers de multiples services et croisières. Nous restons souples quant à notre offre et assurons, bien entend, des services à la carte pour chaque client ou groupe de clients qu’il s’agisse de locaux, de visiteurs ou de croisiéristes.