Vecteur de cohésion sociale mais aussi enjeu économique, le sport est l’objet d’une politique ambitieuse et volontariste impulsée par la Collectivité Territoriale autour de deux axes majeurs : le développement du sport de masse et l’accès au sport de haut niveau. Rencontre avec Jean-Claude Labrador, Vice-président de la Collectivité territoriale de Guyane, délégué aux Sports. 

Pourquoi cet engagement fort de la CTG en faveur du monde sportif ?

Jean-Claude Labrador : Le sport véhicule des valeurs particulièrement positives et structurantes. La jeunesse guyanaise en particulier a des besoins importants en termes de recomposition du lien social et d’acquisition de repères sociétaux. L’objectif est aussi de permettre aux athlètes les plus talentueux de contribuer au rayonnement du territoire et de jouer un rôle d’ambassadeurs lors des compétitions interrégionales, nationales et internationales.

Comment se traduit l’accom-pagnement de la CTG ?

Nous avons plusieurs niveaux d’intervention. Avant tout, il faut souligner l’offre de la CTG en matière d’équipements sportifs : 47 installations sportives réparties sur l’ensemble du territoire et mises à disposition gracieusement auprès de 135 associations. Ce dispositif a fait l’objet d’une forte demande pour la saison 2017-2018. Ainsi, une trentaine de disciplines sportives différentes ont pu y être pratiquées, incluant les activités aquatiques, au bénéfice d’une fréquentation de 90 000 usagers sur tout le territoire. Pour assurer la gestion de ses plateaux sportifs, halls et piscines, la collectivité mobilise plus de 40 agents. La construction de nouveaux équipements, l’entretien et la réhabilitation de l’existant représentent un budget de près de 53,4 millions d’euros, programmés pour la période 2016-2021.

Vous soutenez également directement les sportifs…

Concernant les demandes de financement, la CTG a souhaité déployer, sous l’impulsion politique du Président Rodolphe Alexandre, de nouvelles procédures d’attributions afin de favoriser une plus grande lisibilité de l’action territoriale par les porteurs de projets, et pour assurer une meilleure maîtrise des sommes octroyées. Une approche graduée et concertée a donc été proposée au monde sportif pour l’accompagner dans ce changement. Cela a abouti à une campagne 2019 auprès des associations et des sportifs de haut niveau avec des dispositions renforcées. L’accent a également été mis sur la performance pour cette programmation, avec de nouvelles mesures comme les primes aux champions et la prise en charge complémentaire des déplacements pour les clubs qualifiés pour des compétitions extérieures. Au-delà de la simple reconnaissance, il s’agit surtout d’impulser une dynamique avec ces clauses méritoires par l’attribution de bourses pour les sportifs listés et non listés.

Le sport est aussi un secteur économique, quel rôle tient la CTG dans son développement ?

Notre volonté est d’accompagner l’accès au haut niveau des sportifs les plus talentueux du territoire par le renforcement de l’offre de formation, pour laquelle nous sommes également compétents. La CTG finance deux structures spécialisées : le pôle médico-sportif qu’elle a rouvert, et l’Institut de Formation et d’Accès au Sport (IFAS) qui a pour mission d’accueillir les meilleurs régionaux dans leur discipline et de proposer des formations aux métiers du sport et de l’animation. Enfin, nous proposons aux ligues et comités un dispositif d’accompagnement à l’emploi sportif sur 4 années d’activités.

Le dernier engagement de la CTG date de novembre 2018, avec la signature d’une convention avec l’Etat, le CREPS Antilles-Guyane et l’AGESIRG, dont l’objectif était de lancer des parcours diplômants dès janvier 2019, ce qui constituera une réponse au besoin criant du territoire en encadrement sportif, tout en promettant un taux d’employabilité important à ceux qui s’y inscriront.