Capture d’écran 2013-11-18 à 23.15.03Franck Lafontaine est chef du service Ressources Humaines et Communication Interne au Centre National d’Études Spatiales (CNES) Guyanais. Auparavant contrôleur de gestion, puis responsable GPEC en métropole, le cadre de 41 ans voit dans son retour au pays une façon d’atteindre un certain épanouissement personnel, bénéfique pour favoriser le bien-être auprès de ses équipes. Et si le rapprochement familial est un facteur clé, Franck Lafontaine nous dévoile d’autres axes sur lesquels le CNES porte son attention pour optimiser le bien-être des employés.

 

GUYAMAG : Quels sont les moyens mis en place au sein du CNES pour favoriser les relations humaines et professionnelles ?

Franck Lafontaine : Différents outils nous permettent de renforcer la cohésion en interne autour de valeurs communes. Cela passe en partie par un plan de communication, qui met en avant le travail d’équipe. Des informations relatives à la vie du CNES et aux parcours de ses employés sont accessibles, grâce à un équipement télévisé dans les couloirs de nos bâtiments. Le journal d’entreprise, mensuel, consacre également une page sur laquelle un salarié de la Base Spatiale est mis en  valeur.

Le travail collaboratif est fortement soutenu. C’est notamment ce qui a permis le développement de communautés de travail via un portail d’entreprise. Tous les moyens qui favorisent la cohésion d’équipe sont encouragés, depuis les échanges informels à la cafétéria jusqu’aux manifestations ponctuellement organisées en interne. Chacun peut donner son avis dans l’entreprise ! Des modules de formation développés en interne sont aussi un moyen intéressant pour aborder certaines thématiques interculturelles spécifiques à notre département et à la diversité des cultures amenées à travailler ensemble. Le rôle du manager, véritable  relais de la communication, est essentiel.

Le CNES s’investit en matière d’accompagnement de la personne, et de manière d’autant plus motivée en Guyane. Certaines mesures nécessaires au bien-être des employés sont pensées selon des contraintes locales. Dans ce sens, les actions que nous proposons anticipent les perspectives de chacun en termes de mobilité et de changement de poste. Cette projection à court ou moyen terme est une manière de renforcer l’épanouissement professionnel de nos employés. Dans cette perspective, le CNES en Guyane recrute dans toute l’Europe et propose à ses salariés des contrats en France métropolitaine dans le cadre d’une mobilité professionnelle. Ces expériences permettent de découvrir d’autres cultures et modes de fonctionnement. C’est aussi l’occasion de partager et d’échanger des connaissances.

Enfin, à plus petite échelle, un système de transport en commun, depuis Cayenne ou Sinnamary, permet aux employés du CNES de se rendre au travail ensemble, tout en développant l’esprit d’entreprise citoyenne !

 

Quelle place accordez-vous à l’intégration des stagiaires et à l’emploi des jeunes ?

Nos actions dans le domaine sont très larges. Il y a bien entendu l’embauche, car les jeunes diplômés sont une source pour continuer d’innover et d’être performant. Nous déployons des moyens pour tenter de développer la culture de l’apprentissage. L’IUT de Kourou a d’ailleurs été créé sous l’impulsion du CNES. À noter également que le CNES a instauré l’attribution de  bourses d’excellence qui, chaque année, sous forme de soutien financier, permettent à 8 jeunes Guyanais scolarisés dans le département ou ailleurs de poursuivre leurs études supérieures.

Un système de pépiniériste intégré au CNES, dans le cadre d’un partenariat avec la Région Guyane, permet aussi d’offrir un premier accès à l’emploi à de jeunes diplômés.

 

En quoi et comment l’offre de formation au CNES s’inscrit-elle dans la thématique du bien-être dans l’entreprise ?

La formation représente 5% de la masse salariale au CNES, ce qui dépasse, et de loin, les 0,9% prévus par la loi. C’est un budget conséquent, qui permet au CNES de proposer une offre de formation au service du développement des compétences. Le manager et le salarié sont co-responsables pour déterminer l’utilité des formations envisagées. Il s’agit d’un véritable projet étudié et encadré.

Grâce à la mise en place du suivi de formation, nous avons de nombreux exemples d’employés, initialement diplômés d’un BTS ou d’un DUT, qui ont accédé au statut de cadre. La période de formation requise pour accéder au niveau de cadre est soutenue par le CNES, un temps durant lequel le salarié conserve son statut au sein de l’entreprise.

 

Quelle est la culture d’entreprise véhiculée au sein du CNES ?

Le CNES dispose de la meilleure Base de lancement du monde. Cela provient en grande partie de la capacité de ses équipes à travailler ensemble. Une capacité qui repose sur la confiance et l’esprit d’équipe. En ce sens, afin de pérenniser cette aptitude et pour améliorer le bien-être au travail, nous nous sommes dotés d’un service de santé au travail, afin de traiter de questions relatives à l’ergonomie, la flexibilité, la pénibilité au travail, l’hygiène, etc.

Un autre point non négligeable est l’environnement sociétal. Nous soutenons l’implication des salariés dans le tissu associatif local. Il s’agit de valoriser l’employé dans son travail, mais également la personne à travers ses actions humaines.

Au-delà de tous ces aspects relatifs à l’évolution personnelle de chaque employé, le CNES s’engage pour tenter de concilier la vie personnelle et la vie professionnelle. Cela passe par des actions citoyennes, un investissement dans les nouvelles technologies (visio-conférence, etc.), des horaires de réunions adaptés à la vie de famille et une place importante accordée au CE (Comité d’Entreprise).

Enfin, comprendre les différences culturelles et développer des capacités d’adaptation sont deux éléments essentiels au CNES. Il faut apprendre à manier rigueur et souplesse, deux traits qui, loin d’être antagonistes, permettent de gérer les situations du quotidien.

Propos recueillis par E. Zonca