Le tout nouveau Parc naturel marin de Martinique se structure et renforce ses équipes afin de pouvoir jouer pleinement son rôle. 

Propos recueillis par Mathieu Rached

C’est le second plus grand parc naturel marin de France. Après celui de Mayotte, le Parc de Martinique a en charge un territoire marin de 48 900 km2, grand comme 40 fois la superficie terrestre de l’île. La structure créée en 2017 se veut le centre fédérateur de tous les acteurs de l‘écosystème et de l’économie marine. « Il ne s’agit pas d’instaurer un zonage de réglementation mais bel et bien de créer et mettre à disposition un outil de gestion », explique son président. Un outil de gestion légitime, efficace et pertinent parce que ancré territorialement, en lien avec les socio-professionnels de l’île, « dirigé par les acteurs locaux ». Rencontre avec le président du conseil de gestion, Olivier Marie-Reine.

Vous avez été élu en février, une directrice déléguée a été nommée en juillet, comment les choses se mettent-elle en place ? 

Olivier Marie-Reine : Vous avez raison de rappeler la chronologie des événements, c’est bien le commencement, ne nous y trompons pas ! Il s’agit de construire ensemble là où rien n’existait jusqu’à présent. Aussi, pendant les deux prochaines années, l’équipe va se consacrer à la rédaction du plan de gestion qui définira les grandes orientations de gestion de la mer en Martinique pour les 15 prochaines années. Nous souhaitons faire de cette étape une démarche innovante et participative, à laquelle seront associés la population et les acteurs majeurs du sujet, avec notamment des réunions et des rencontres. La finalité est de proposer un plan de gestion qui démarrera en 2020. 

Comment vous êtes-vous préparés ? 

À l’instar des 8 autres parcs naturels marins, nous avons une feuille de route qui comprend trois grands volets : préserver les ressources, développer durablement des activités qui dépendent de la mer (pêche, loisirs, industrielles) et affirmer le lien terre/mer. Pour l’heure nous en sommes à la construction administrative et technique de la structure. En tant que président du Conseil de gestion du Parc naturel marin de Martinique (PNMM), j’ai des échanges réguliers avec mes homologues pour un partage d’expérience, afin de mieux penser et préparer notre propre rôle ici en Martinique. 

Comment est constituée l’équipe du PNMM ?

L’équipe comprend six personnes : une directrice déléguée, une chargée de mission usage, une chargée de mission patrimoine naturel, un autre chargé de mission qualité de l’eau, une chargée de communication et de sensibilisation, ainsi qu’un ou une assistant(e) administratif (ve) prochainement recruté(e), et trois volontaires de service civique.

Qui décide des orientations du PNMM ? 

Le Parc naturel marin dispose d’une gouvernance locale.  Ce sont 53 élus, tous des acteurs locaux, parmi lesquels 15 marins pêcheurs dont je fais partie, des élus locaux, des usagers professionnels, des usagers de loisirs, des experts, des associations de protection de la nature… Nous avons besoin de cette concertation et de la voix de chacun pour réussir à accompagner les activités durables qui touchent la mer. 

Sur quels sujets serez-vous amenés à vous prononcer ? 

En tant qu’organisme de gestion nous serons sollicités pour donner des avis conformes ou des avis simples sur tout projet qui touche à la mer et à la gestion des activités qui en dépendent. Un projet de mouillage, des manifestations nautiques ou des aménagements seront autant de dossiers analysés et étudiés par notre équipe et le conseil de gestion.

Conférences Madibenthos, à la découverte de nos fonds marins méconnus 

En partenariat avec la DEAL, la CTM, l’ODE et la Direction de la Mer, le Parc naturel marin de Martinique a contribué à la réalisation d’une expédition de grande ampleur à la découverte des fonds marins de l’île menée par le Muséum national d’Histoire naturelle de Paris. Un inventaire de la faune et de la flore marine des côtes martiniquaises a ainsi été réalisé : le bilan de cet inventaire sera présenté à l’occasion de nombreuses conférences animées par les équipes du Muséum national d’Histoire naturelle de Paris : 

Lundi 3 décembre, 17h30 : université des Antilles – Amphithéâtre Charles Julius

Lundi 3 décembre, 19h30 : musée du Père Pinchon

Mardi 4 décembre, 18h : hôtel de ville des Anses d’Arlet

Mardi 4 décembre, 19h : maison de la Culture de Trinité