De la Martinique à la côte Est de l’Australie, Quentin Brival nous explique comment sa culture caribéenne sublime les spécificités australiennes. 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?

J’ai 28 ans et mon parcours est loin d’être linéaire ! Après un an de prépa à Lyon, je rejoins l’IUT de Grenoble en génie thermique. S’ensuivent quelques années d’études à l’étranger qui s’achèvent avec un master en management international à l’IAE de Grenoble. J’ai toujours refusé de m’enfermer dans une discipline. Il m’a fallu presque 10 ans pour trouver ma vocation professionnelle. Aujourd’hui je suis distillateur et maître de chai pour la distillerie australienne Husk Distillers.

Pourquoi l’Australie ?

Souvent les choix professionnels sont liés à des décisions personnelles: j’ai été en relation avec une australienne pendant 5 ans et c’est ce qui m’a amené à m’expatrier. Le choix n’était pas simple car j’avais reçu des offres d’emploi sérieuses en France. J’ai osé l’aventure et je ne regrette rien !

Comment introduire nos savoir-faire en Australie, où les contraintes naturelles ne sont pas les mêmes ?

Les régions où l’on fait pousser de la canne sont très similaires à celles des Antilles. Mais le terroir Australien garde ses spécificités dont il faut tenir compte. Mon but est de promouvoir la production de rhum agricole en apportant de nouvelles techniques de production propres à ce terroir : la distillerie où je travaille est la première et la seule à produire un rhum agricole australien. Ce qui amène d’abord à le faire connaître et apprécier puis par extension, à pouvoir présenter la Martinique comme l’un des fleurons mondiaux dans la filière du rhum.

Selon vous, comment promouvoir davantage nos expertises antillaises de production de rhum agricole ?

La perception du rhum à l’étranger a encore beaucoup de chemin à faire. Très peu de pays ont une culture du rhum comme la nôtre. Le rhum agricole représente à peine 3% de la production mondiale de rhum ! Bien que la Martinique se place en leader dans ce domaine, nous restons limités dans notre production par certaines caractéristiques comme notre taille. Pour autant, c’est avec fierté que je retrouve de plus en plus de rhums martiniquais dans les bars et chez les cavistes australiens. À terme, la Martinique pourrait devenir une destination incontournable pour tous les amateurs de rhum dans le monde car très peu d’endroits offrent la possibilité de visiter autant de distilleries d’excellence sur un si petit territoire. 

Quel est votre conseil à la jeunesse antillaise ?

Mon message est simple : visez haut ! N’ayez pas peur de l’échec ou de changer de voie en cours de route. Quant à l’expatriation, osez l’aventure ! Beaucoup oublient que l’on s’expatrie déjà tous plus ou moins quand on part étudier à l’intérieur de l’hexagone; ce qui rend ensuite tout départ à l’étranger plus facile.

ACPA : Association  des Classes Préparatoires Antillaises

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