Le Conseil départemental veut favoriser l’insertion sociale et professionnelle des bénéficiaires du RSA par la mobilisation des mesures du Programme Départemental d’Insertion. Explications avec Catherine Romuald, directrice générale adjointe de l’insertion.

Propos recueillis par Willy Gassion 

En quoi le Conseil départemental est compétent en matière d’emploi et d’insertion ? 

Catherine Romuald : La loi du 01 décembre 2008 généralisant le RSA et réformant les politiques d’insertion affirme le rôle de « chef de file » du Département dans la définition et la conduite des politiques d’insertion et de cohésion sociale. A cet effet, obligation est faite à la collectivité de mettre en place un Pacte Territorial pour l’Insertion (PTI) au niveau départemental dont l’objectif consiste en la mise en œuvre du Programme Départemental d’Insertion (PDI). De ce fait, au mois d’octobre 2018, nous avons initié des laboratoires d’initiative pour l’insertion où bénéficiaires du RSA, entreprises, associations travaillant dans le champ de l’insertion, professionnels de l’insertion sont venus réfléchir ensemble à des solutions d’inclusion. Le Programme Départemental d’Insertion reprend notamment les propositions issues de ces laboratoires.

Que prévoit le PDI ? 

La mise en œuvre du PDI 2019-2021 repose sur deux piliers. Un pilier visant à lever les freins périphériques à l’insertion durable des personnes les plus en difficulté et un autre pilier pour professionnaliser les bénéficiaires du RSA en vue d’un retour à l’emploi. La collectivité départementale a déterminé 39 mesures pour que les parcours d’insertion et les accompagnements se construisent au cœur des six territoires intercommunaux.

Quelles sont, dans les grandes lignes, les mesures sociales d’accompagnement du PDI ? 

Nous proposons un ensemble de mesures qui permettent de lever les freins sociaux. Certains publics bénéficiaires du RSA peuvent être très éloignés de l’emploi et confrontés à la désocialisation. Il nous appartient de les accompagner notamment avec des mesures de resocialisation ou pour l’acquisition de compétences clés qui visent à insérer les personnes au plus près de leur lieu de vie. Le parcours d’accompagnement est individualisé, il répond aux besoins du bénéficiaire dans sa globalité. 

Qu’en est-il de la profession-nalisation du bénéficiaire du RSA ? 

La professionnalisation intervient après la levée des freins sociaux et permet d’actionner des mesures concrètes. Le bénéficiaire reçoit une formation au sein d’un programme individuel ou collectif. Il peut être accompagné dans le cadre du Parcours Emploi Compétence. 

La collectivité peut aussi prendre en charge les frais de transport, de repas ou de premiers équipements professionnels par le biais du Dispositif de Soutien à l’Insertion par l’Activité. Nous mettons tout en œuvre pour donner au bénéficiaire du RSA des chances de réussir sa formation et son insertion. 

La Collectivité lance Neojob, une plateforme numérique au service de la professionnalisation du bénéficiaire… 

Neojob est une solution collaborative et innovante entre les employeurs et la demande d’emploi. L’objectif est de faciliter la rencontre entre le bénéficiaire du RSA et l’employeur. Neojob associe, en temps réel, les compétences du bénéficiaire et celles recherchées par les entreprises. 20 000 CV de bénéficiaires sont en cours de saisie dans la base et toutes les entreprises de Guadeloupe y sont référencées. 

Que souhaite dire la collectivité à ces deux publics cibles : les bénéficiaires et les entreprises ? 

Nous voulons rappeler aux bénéficiaires du RSA qu’ils ne sont pas seuls. Vous avez un référent insertion unique pour vous accompagner dans votre démarche de retour à l’emploi. Aux entreprises, nous souhaitons dire qu’elles peuvent trouver de la main-d’œuvre dans l’insertion qui réponde à leur besoin. Dans le cadre de la RSE (responsabilité sociale des entreprises), une entreprise qui recrute dans l’insertion, avec l’aide financière et l’accompagnement social du Département permettra à un demandeur d’emploi de reprendre une activité et de retrouver sa dignité. C’est un partenariat gagnant-gagnant.