Les stagiaires de la section transports routiers et magasiniers poursuivent leur projet sous l’œil bienveillant et attentif de leur chef de section.

Au sein du pôle d’insertion Logistique et Transport, ils sont les responsables de la formation à la conduite de poids lourds, super poids lourds, bus de transport et aussi de la formation des caristes, des magasiniers chauffeurs livreurs.

Eric et Cédric, le chef de section et son adjoint, ont rejoint le régiment, en juillet dernier. À peine déployés et leur mission bien en tête, ils ont dû « prendre le train en route » comme le décrit Eric, adjudant et chef de section.

« Car pour la section, peu importe les circonstances, les congés, les départs et arrivées de cadres, les changements de législation… On doit rester à la même vitesse de progression. Les stagiaires volontaires doivent être formés comme il se doit. » 

Le RSMA Martinique et l’insertion :

Sens du devoir

Pour assurer cette « continuité de formation », enjeu primordial et challenge personnel pour les militaires de carrière qui rejoignent le RSMA, ils ont quitté leur ministère de tutelle traditionnel et opèrent sous l’autorité du ministère des Outre-mer.

« En métropole, nous étions tous les deux formateurs de conducteurs de l’armée, poids lourds, motos. Nous connaissons le domaine, seule la manière de commander change », décrit le chef de section, au prix de certaines adaptations.

Gestion des plannings de dix promotions de dix à douze élèves, accompagnement personnalisé des jeunes, choix des stages et échanges réguliers avec les entreprises partenaires… Un ensemble de tâches nouvelles pour les deux hommes, qu’ils remplissent avec le même engagement et, culture militaire oblige, sens du devoir.

« Nous avons face à nous des jeunes déterminés. À 21 ans (minimum requis pour intégrer la section transport), ils savent généralement ce qu’ils veulent et ont les choses claires en tête sur ce que nous pouvons leur apporter et quant aux débouchés que cela va amener, décrit Eric. À nous de leur permettre d’atteindre le bon niveau de compétences. »

Place aux femmes au pôle d’insertion

Cent jeunes complètent leur formation, chaque année. En l’espace de ces dix mois au sein du régiment, ils auront été familiarisés avec le matériel nécessaire à leur futur emploi et reçu la formation requise pour être autonomes et employables.

Plusieurs stages leur permettront notamment d’accumuler au moins 300 km de conduite en poids-lourd, 400 km en super poids-lourds, et 400 km en transport en commun.

Au volant des imposants véhicules, on retrouve une proportion importante de jeunes femmes (40 %).

« Ce n’est pas étonnant, réagit Eric, c’est un métier où les femmes sont très performantes. On s’aperçoit qu’elles sont plus appliquées avec les véhicules, leurs manœuvres sont plus souples, elles se démarquent facilement et les employeurs le savent ! »

Préparer l’avenir 

Le chef de section et son adjoint sont épaulés dans leur mission par trois chefs de filières, des formateurs qui sont en poste pendant onze ans maximum et tous les trois bientôt en fin de contrat.

La relève se prépare en interne, « à travers le choix des techniciens qui pourront à terme les remplacer », explique le chef de section.

Certains des stagiaires RSMA pourront être sélectionnés pour devenir ces techniciens amenés à évoluer et passer ainsi au stade supérieur d’encadrement.

« C’est la logique du recrutement que nous avons opéré, détaille Eric, avec trois techniciens martiniquais anciens stagiaires RSMA ».

Une possibilité de parcours qui illustre d’ores et déjà la logique de « l’insertion durable » chère au plan RSMA 2025. Un objectif indissociable de la dimension humaine de la mission du régiment. « C’est très gratifiant », reconnaît le chef de section.

Derrière les uniformes, les projets pédagogiques et les taux d’insertion réussie (81%), « en aidant quelqu’un à améliorer sa vie, on se retrouve dans une position et dans le rôle de grand frère en quelque sorte » car avant tout, c’est l’humain qui compte.

Par Mathieu Rached