Les artisans font partie des professionnels qui ont été les premiers à reprendre leur activité, sous le regard attentif de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Martinique. État de la reprise avec Henri Salomon, le président de la Chambre.

Les équipements, condition du redémarrage

« Il y a un manque d’équipements de sécurité qui fait que certains ont d’abord choisi de différer l’accueil des clients. Malgré tout dans l’ensemble le redémarrage a été possible.

Reste que la question des équipements de protection individuels change la manière de travailler, avec l’adoption forcée de nouvelles habitudes, plus rigoureuses et plus coûteuses.

De même, si pendant des semaines les commandes de masque de matériel de protection été réquisitionnées, c’est aujourd’hui toujours compliqué de s’approvisionner du fait du ralentissement du fret aérien.

Les transports vers l’Outremer ne devraient pas être régis uniquement par la loi commerciale… Un minimum devrait sans doute être assuré au nom de « l’équité économique », pour que les artisans ultramarins puissent redémarrer leur activité selon les mêmes critères et dans les mêmes conditions que dans l’Hexagone. »

Rassurer et mettre en confiance

« Outre l’acquisition des équipements à proprement parler, pour les artisans particulièrement exposés, qui travaillent très proches de leurs clients, tels les coiffeurs et esthéticiennes, la principale difficulté est la bonne application des nouvelles règles sanitaires.

A travers un webinaire, en partenariat avec la Direction du travail, nous les avons accompagnés pour les rassurer et les mettre en confiance par rapport à ses nouvelles normes et usages ».

Un guide pratique des bonnes pratiques

« Pour les artisans du BTP, qui représentent 50 % des artisans de Martinique, nous avons édité un guide simplifié (à partir de l’édition nationale) qui permet aux chefs d’entreprise de protéger leur personnel, leurs clients et de prendre des mesures pour être protégés au vu de la réglementation.

C’est le fruit d’un travail collectif avec les organisations professionnelles, la DIECCTE, la médecine du travail, les services de prévention de la CGSS, les représentants des organisations syndicales de salariés de la branche.

Là aussi nous avons sacrifié à l’organisation d’un webinair de présentation pour répondre à toutes les questions des artisans concernés. »

Carte(s) interactive(s)

« Nous avions déjà conçu l’annuaire de la réparation, Répar’Acteurs, avec l’ADEME Martinique, pour mettre en lumière les artisans capables de réparer nos objets et leur offrir une seconde vie à la place de la déchetterie.

Et pendant le confinement nous avons mis à disposition une carte interactive pour désigner tous les artisans qui étaient restés en activité. Cet outil qui s’inscrit pleinement dans le programme numérique amorcé à la CMA est maintenu et voué à s’enrichir.

Dans la même logique, un autre projet en développement s’intéresse lui, à la création d’une plate-forme de vente en ligne avec livraison pour les artisans qui le désirent.

Les auditions et les séances de travail sont en cours. Nous espérons pouvoir concrétiser ce projet d’ici la fin d’année et changer radicalement les usages et la visibilité des artisans. »

« En paralysant le pays, la crise nous aura aussi bousculés et incités à accélérer nos projets ».

Chambre de métiers et de l’artisanat de Martinique
www.cma-martinique.com