C’est le plus important bâtiment jamais construit en Guadeloupe. à la pointe des technologies médicales et architecturales, le nouveau CHU verra le jour en 2023. Le point avec Cédric Zolezzi, directeur général adjoint et chef de l’équipe projet, et Philippe Laborda, directeur adjoint, responsable opérationnel de la construction. – Photo Stéphane Jumet

Quelle est la nécessité du nouveau CHU ?

Cédric Zolezzi : L’établissement actuel date de 1978, son essoufflement est constaté par tous. Le nouveau CHU est, à raison, très attendu : tous les critères seront remplis pour une prise en charge performante et moderne de la population de ce département.

Le chantier a des allures de petite ville…

Philippe Laborda : En effet ! Aujourd’hui, en phase de gros œuvre, 400 personnes œuvrent sur le chantier. Dans quelques mois, elles seront 600.

Les lots techniques démarrent déjà – climatisation, plomberie, électricité. Grand parking, base vie adaptée, restaurant de chantier : tout est prêt pour garantir l’accueil des ouvriers et la bonne continuité du chantier.

Modélisation CHU Guadeloupe 2023

L’emploi local est-il à l’honneur?

Philippe Laborda :  C’est un souci constant. La règle est le recours maximum aux entreprises locales, dans la mesure des capacités de l’île bien sûr, car la priorité est le respect des délais

« Le CHU a intégré dans l’appel d’offre une charte d’emploi local, appuyée par Pôle Emploi et un référent insertion. »

Est-ce un chantier propre ?

Cédric Zolezzi : Il s’inscrit dans une démarche haute qualité environnementale :

  • utilisation de l’eau de récupération
  • tri sur site et suivi des déchets jusqu’aux décharges
  • propreté du chantier…

L’existence in situ d’une centrale à béton évite les rotations de camions et une surcharge du réseau routier. Et, au final, cela diminue sensiblement l’empreinte carbone du chantier.

Une architecture économe sur le plan énergétique est annoncée…

Philippe Laborda : C’est une des cibles de la démarche haute qualité environnementale. Les résilles par exemple – superstructures rajoutées en façade – jouent le rôle de pare-soleil, limitent les rayonnements solaires et le besoin en climatisation.

L’eau chaude sanitaire est assurée par des chauffe-eau solaires en toiture. 

Comment l’architecture prend-elle en compte les risques environnementaux et climatiques guadeloupéens ?

Philippe Laborda : Cette construction intègre les toutes dernières normes et place le CHU à la pointe du parasismique et du paracyclonique.

Le plateau technique, bâtiment le plus haut qui accueille urgences et blocs opératoires, en est le fleuron : il est isolé de ses fondations par des appuis parasismiques.

« Compte tenu des événements cycloniques de 2017, le ministère de la Santé nous a demandé d’aller plus loin que les normes paracycloniques actuelles. Nous anticipons les futures normes nationales ! »

Comment répondre aux besoins du CHU et des Guadeloupéens?

Cédric Zolezzi : Le personnel du CHU a été consulté à tous les stades du projet. Ces groupes de travail ont permis l’expression du besoin, que l’architecte a traduit par des plans.

Le dimensionnement des services a été pensé en analysant la situation actuelle du CHU – les services agrandis seront ceux qui, aujourd’hui, sont les plus remplis – et en anticipant.

Nous devons par exemple prendre en compte l’évolution démographique de l’île : nous prévoyons 40 lits de gériatrie, soit le double des capacités actuelles.

La réanimation passera de vingt à trente lits. La crise Covid nous a conforté dans ce sens.

Le chantier du nouveau CHU en quelques chiffres. 618 lits, 14 salles d’opération, 6 pôles médicaux et chirurgicaux, 85 000 m2 à construire, 10 grues… Coût : 580 millions d’euros, entièrement financés par l’État.

Suivre le chantier du CHU de Guadeloupe
chu-guadeloupe.info/