Elle fait partie des quarante entrepreneurs, les « Mouvers », dont le projet très prometteur a été retenu par l’AFD et le Ministère des Outre-mer. Elle, c’est Joséphine Notte et c’est le coup de cœur de la rédaction. – Photo Lou Denim

Drôle d’époque, certains disent. Pour elle, il n’en est rien. Bien au contraire ! On dirait même que la période porte les jalons d’un renouveau nécessaire dont Joséphine Notte apprécie les perspectives.

« Nous sommes dans une phase de transition accélérée par la crise. Si les derniers mois ont été difficiles, il faut s’attendre à ce que des pans entiers du monde économique se remettent en question pour s’adapter et co-construire les années à venir. Je crois que c’est dans un temps comme celui-ci qu’il faut passer à l’action. » 

Passer à l’action, oui ! Et pas qu’un peu ! Car si la jeune femme s’est installée aux Antilles, après le Canada où elle a fait ses études, c’est parce qu’elle a trouvé en Guadeloupe, son eldorado. Et depuis, elle cogite.

« Comment faire en sorte que les générations futures puissent avoir la même chance de découvrir ce territoire ? À quel point puis-je contribuer à rendre la destination durable ? »

« Que manque-t-il à l’expérience touristique ? L’art de vivre durablement peut-il favoriser l’emploi local ? »

Le voyage comme source d’inspiration

Dans ce questionnement, la jeune femme de 28 ans est accompagnée par son compagnon de route, lui-même féru d’aventures et amateur d’écologie. À deux, ils se complètent.

« Le projet d’une auberge de jeunesse écoresponsable est le résultat de nos expériences de voyages, elles-mêmes le fruit de notre façon de vouloir voyager. » 

De l’Europe, à l’Amérique Latine en passant par le continent asiatique, Joséphine Notte crapahute, rencontre l’habitant, comprend la beauté des coutumes, goûte les différentes joies de vivre. Elle ouvre les yeux.

Après avoir étudié les langues étrangères et s’être spécialisée sur la communication interculturelle, c’est vers le tourisme insulaire que son attention se porte. « Il ne s’agit plus de voyager pour faire des milliers de kilomètres en avion et consommer sur place, polluer et repartir.»

Autant dire que pour l’experte en attractivité des territoires, le futur du tourisme est écoresponsable. Ou ne l’est pas. 

Un rêve devenu réalité avec le concours Mouv’outremer

Alors, quand la nouvelle du concours Mouv’outremer tombe, en novembre 2020, c’est un vœu qui se réalise. « Nous avons rejoins les Mouvers, une communauté qui veut contribuer à sa modeste échelle à faire des Outre-mer, des éco-destinations durables.»

«Nous voulons avoir un impact positif sur les lieux où nous avons choisi d’habiter. » Cette auberge, c’est le projet d’une vie d’entrepreneure qu’elle s’apprête à débuter.

« Nous voulons créer un lieu de rendez-vous pour les voyageurs internationaux qui auront à cœur d’embellir le quotidien des Guadeloupéens ». 

Et avec elle, ce n’est jamais l’enthousiasme qui manquera.

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