La plateforme numérique collaborative Glan’market s’impose depuis bientôt deux ans comme la solution anti-gaspi sur nos territoires. Plus de 3000 glaneurs ont déjà adopté le “glan bag”, pourquoi pas vous ? – Texte Anne-Laure Labenne

Les chiffres sont alarmants : 80 000 tonnes de denrées encore consommables sont jetées tous les ans sur nos territoires, soit l’équivalent de 12 à 15 kilos d’aliments pour un antillo-guyanais. De gros efforts ont été consentis depuis 2018, via la loi interdisant aux grands groupes de procéder à la destruction de denrées alimentaires. Mais il reste encore bien du chemin à parcourir…

« Notre culture de l’anti-gaspi s’est perdue », regrette Clessy Blanquet, fondatrice de Glan’market. « Avant, avec une goyave, par exemple, on préparait un jus, une compote, un gâteau. Aujourd’hui, si la goyave est trop mûre ou abîmée, on la jette. Nous devons absolument ré-adopter un réflexe anti gaspillage. »

Glan’market, solution collaborative

Face à ces constats, la quadragénaire a lancé le 16 octobre 2020 – date de la journée nationale de lutte contre le gaspillage – la première plateforme numérique collaborative qui met en relation les commerçants et les consommateurs. « Fille d’agriculteurs, j’ai toujours fait très attention à ce que je mange. La lutte contre le gaspillage alimentaire est une valeur très ancrée chez moi. Créer cette plateforme pour la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique a beaucoup de sens et entre dans une démarche à impact positif pour notre société. »

« Nous proposons un “glan bag” avec des produits tout à fait consommables mais destinés à être jetés. C’est en moyenne 50 % moins cher que lors d’un achat direct. »

Des invendus à petit prix

Le modèle économique est “gagnant-gagnant” : le commerçant transforme ses invendus ou produits à date limite de consommation en revenus ; le consommateur-glaneur, lui, achète à petit prix. « Il suffit juste de s’inscrire gratuitement pour entrer dans la communauté. Nous travaillons avec une dizaine de commerçants en Guadeloupe. Nous proposons un “glan bag” avec des produits tout à fait consommables mais destinés à être jetés. C’est en moyenne 50 % moins cher que lors d’un achat direct. Il y a une vraie demande, l’activité de la plateforme est constante. »

« Avec 200 glaneurs, nous allons directement au champ. Glan’market ne dit pas non aux fruits et légumes non-calibrés ou dit moches. »

Du glanage contre la surproduction

Parallèlement, la start-up, primée lors du concours « 10.000 startups pour changer le monde », organise des opérations de glanage dans les exploitations qui font face à une surproduction. « Avec 200 glaneurs, nous allons directement au champ. En Guadeloupe, nous travaillons avec trois agriculteurs. Nous avons déjà glané 1,5 tonne de tomates, 1,3 tonne de pastèque. Glan’market ne dit pas non aux fruits et légumes non-calibrés ou dit moches. »

Clessy Blanquet ne cache pas son ambition de réunir plus de commerçants sur sa plateforme et de lancer tout prochainement le circuit en Martinique et en Guyane. « Les mentalités doivent changer afin de valoriser nos restes. Sur les trois territoires antillo-guyanais, il nous faut un commerçant sur chaque commune. Jouons tous ensemble le jeu de l’anti-gaspillage alimentaire. »

Et avec tout ça, on diminue l’empreinte carbone et ça fait du bien au porte-monnaie !

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