Sonia Taillepierre, présidente du CTIG, nous livre sa vision du tourisme et analyse la place de la femme en politique. Derrière son large sourire, l’élue, mère de deux enfants, mène ses équipes avec assurance dans le seul but d’assurer, avec méthode et stratégie, la promotion de la destination des Îles de Guadeloupe.

Le tourisme n’était pas votre sujet de prédilection, racontez-nous comment vous y avez pris goût…

J’ai commencé en tant que présidente de l’Office de tourisme de la Ville de Petit-Bourg. À l’époque, j’ai milité pour la délocalisation du marché du centre-bourg vers le rond-point de Montebello, pour lui offrir une meilleure visibilité et garantir à nos maraîchers une fréquentation conforme à leurs attentes.

En tant qu’élue au conseil régional, membre de la commission tourisme, j’ai mis en œuvre les orientations de la région en matière de politique touristique. C’est un sujet qui est passionnant car ce secteur d’activité est l’un des moteurs de notre territoire.

Au CTIG, élue présidente en pleine pandémie, j’ai tout de suite activé les aides nécessaires pour les professionnels. Notre stratégie a consisté à aider les professionnels à garder la tête hors de l’eau et préparer, avec eux, la sortie de crise et la relance de l’activité.

Quel regard portez-vous sur le tourisme sur notre territoire ?

Nous avons fait une excellente saison 2019, avec plus d’un million de touristes. Je sens que les choses reprennent, assez difficilement certes, mais les touristes sont là. 70% des hébergements affichent pratiquement complet.

La crise sanitaire nous impose une réflexion sur le modèle de tourisme que nous souhaitons vraiment pour notre territoire. Il faut toujours innover. La destination Guadeloupe n’est pas uniquement balnéaire. Elle dispose de multiples autres atouts. Notre archipel est d’une richesse culturelle exceptionnelle, nos circuits de randonnées le sont tout autant. Et que dire de nos mès é labitid, cette Guadeloupe qui demeure si authentique. En témoignent les festivités carnavalesques qui étaient de retour cette année.

À la fin de l’année, nous accueillerons la Route du Rhum. Nous mettrons tout en œuvre pour que l’événement soit une réussite avec les retombées importantes attendues pour relancer notre secteur touristique et d’une manière générale notre économie.

« Notre développement touristique ne saurait se concevoir sans prendre en compte les problématiques de transition écologique et de développement durable. Cette approche suppose des politiques publiques en phase avec ces enjeux. »

Depuis deux mois, vous siégez en tant que membre au conseil d’administration d’ADN Tourisme, c’est une première pour l’Outre-mer, qu’est-ce-que cela va impulser ?

Il s’agira pour moi de porter la voix du tourisme de Guadeloupe et plus largement des Outre-mer au sein de cette instance. Notre archipel est singulier. C’est ce qui en fait un joyau unique. Il en est de même pour chacun des autres territoires d’Outre-mer. Mais notre développement touristique ne saurait se concevoir sans prendre en compte les problématiques de transition écologique et de développement durable. Il y va de la préservation de notre environnement, de nos écosystèmes et de notre biodiversité. Cette approche suppose des politiques publiques en phase avec ces enjeux.

« Je fais partie de ces femmes qui ne renoncent pas. La Guadeloupe n’a pas attendu que la parité soit imposée par le législateur pour voir des femmes occuper des responsabilités de premier plan. »

Quelle femme êtes-vous ? Quels conseils donneriez-vous à la jeunesse féminine ?

Je fais partie de ces femmes qui ne renoncent pas. Au fil des années, la femme guadeloupéenne a su trouver sa place au sein de la classe politique locale. La Guadeloupe n’a pas attendu que la parité soit imposée par le législateur pour voir des femmes occuper des responsabilités de premier plan.

Aujourd’hui, plus encore sans doute qu’hier, pour s’engager en politique, en tant que femme, il faut avoir du tempérament et savoir se faire respecter. Cela passe aussi par une parfaite maîtrise de son sujet. Quoi qu’il en soit, la Guadeloupe au même titre que l’humanité, aurait tort de sous-estimer la pertinence du regard de la femme sur l’évolution du monde et singulièrement, nous concernant, sur le vécu réel de notre territoire. 

« La Guadeloupe aurait tort de sous-estimer la pertinence du regard de la femme sur l’évolution du monde et singulièrement, nous concernant, sur le vécu réel de notre territoire. »

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