L’alternance a le vent en poupe si l’on en croit les derniers chiffres du ministère du Travail. Mais concrètement, comment cela se passe-t-il pour le jeune et son employeur ? Illustration avec Maeva et Jordane, duo gagnant du restaurant Sama, en Guadeloupe. Texte Anne-Laure Labenne

Le choix de l’alternance

À 19 ans, Maeva a choisi l’alternance. Un choix évident, dans la continuité de son baccalauréat professionnel au lycée hôtelier du Gosier, en Guadeloupe. « Je suis en première année de BTS en Management hôtellerie et restauration. L’alternance me permet d’acquérir plus d’expérience et de toucher au plus près tous les aspects pratiques de ce métier. »

Ainsi, trois fois par semaine et durant toutes les vacances scolaires, Maeva se forme au Sama, un restaurant gastronomique de Jarry de 25 couverts, ouvert depuis septembre 2020. Sa prise de poste commence dès 10 heures, bien avant le rush du service. « Il faut tout d’abord préparer la salle et dresser les tables. Puis, une fois les clients arrivés, je m’exerce de la prise de commandes jusqu’à l’encaissement. L’ultime étape est celle de la vaisselle. C’est très complet et formateur. J’apprends énormément de choses sur la cuisine en plus. Et, surtout, je suis en contact direct avec le client, midi et soir », raconte la jeune baie-mahautienne, arrivée dans l’équipe en novembre dernier.

« Le moins que l’on puisse dire, c’est que le contact est très bon », enchérit Jordane Carrion, co-gérante de l’établissement. « Maeva est arrivée en connaissant déjà bien plus que les bases. Elle est autonome, assure l’intégralité d’un service seule et est très à l’écoute des demandes des clients. »

« Je ne regrette pas d’avoir fait le choix de l’alternance, cela me conforte dans mon avenir professionnel. »

« Transmettre un savoir »

Le binôme entre l’employeur et l’alternant est ici gagnant-gagnant. Jordane Carrion ne cache d’ailleurs pas ses ambitions une fois les deux années de BTS de Maeva terminées. « Une embauche est possible, oui. Cette expérience est déjà concluante. Dès lors qu’un alternant se montre investi et ponctuel, bien sûr qu’on a envie de le garder. Nous sommes aussi là pour transmettre un savoir. »

Quand Maeva n’est pas au Sama, elle poursuit son apprentissage avec les cours théoriques dispensés dans le cadre de sa formation. Des cours de cuisine, mais aussi du droit et de l’anglais. « Cette partie est complémentaire de la pratique et m’aide beaucoup pour l’immersion en entreprise. Je ne regrette pas d’avoir fait le choix de l’alternance, cela me conforte dans mon avenir professionnel », explique celle qui souhaite, un jour, ouvrir son propre établissement.

Pendant deux ans, Maeva touche un salaire (compris en 600 et 700 euros), un vrai coup de pouce financier. Ses employeurs le perçoivent directement de l’État. Si c’était à refaire, Jordane n’hésiterait pas à renouveler l’expérience en complétant son équipe avec d’autres alternants.

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718 000 : c’est le nombre de contrats d’apprentissage signés dans les secteurs privé et public en 2021. C’est 37 % de plus qu’en 2020. Cette progression s’explique en partie par l’instauration d’aides exceptionnelles aux employeurs d’apprentis : 5 000 euros pour un mineur et 8 000 euros pour un majeur. Mises en place à compter du 1er juillet 2020, ces aides sont prévues pour durer jusqu’au 30 juin 2022.    

Source : ministère du Travail