La Guyane française, collectivité territoriale de droit commun, dite d’outre-mer, est la seule qui garantit une présence permanente de la République et de l’Union Européenne en Amérique du Sud. Alors que toutes les autres collectivités territoriales dites d’outre-mer ont une configuration insulaire, la Guyane est une terre éminemment continentale, même si elle possède un littoral lui ouvrant des débouchés sur la mer. S’étendant sur 86 000 km2, avec une superficie aussi importante que le Portugal ou l’Autriche, elle partage ses frontières avec le Brésil (730 km) à l’Est et avec le Surinam à l’Ouest (400 km).

Cette configuration géographique facilite les flux transfrontaliers, bien entendu, singulièrement humains. Le peuplement de la Guyane est le fruit de vagues migratoires qui ont façonné sa géographie, son histoire et son développement.

Si l’histoire de la Guyane fait corps avec des mouvements de peuplement issus de vagues migratoires successives, l’entrée et l’installation anarchiques de migrants depuis quelques années entrainent des conséquences plutôt malheureuses, au premier rang desquels l’impossible détermination statistique précise de la démographie en Guyane.

Penser l’accueil des migrants

Le pays d’accueil a évidemment sa vision sociale et normative, son mot à dire, car il s’agit de garantir un accueil voulu et pensé, pour que l’hospitalité prenne tout son sens. Nous avons voulu une conférence qui nous intéresse tous, car il existe une corrélation directe entre la politique publique liée aux flux migratoires et les enjeux de développement :

  Développement social qui convoque l’harmonie sociale et la pacification sociale

  Développement culturel et cultuel qui convoque la nécessaire continuité culturelle et cultuelle pour garantir la cohésion sociale

  Évidemment au développement économique qui nous invite à la programmation financière, à la programmation en matière d’habitat, d’occupation de l’espace et d’affectation à des fonctions professionnelles au service d’une vraie stratégie pensée en amont.

« Il s’agit de garantir un accueil voulu et pensé, pour que l’hospitalité prenne tout son sens. »

Redéfinir l’action publique

Même si l’État a, au sens du droit international et du droit public interne, la charge des frontières, les instances locales ne peuvent se priver d’aborder ce sujet, tant celui-ci pèse sur le budget des collectivités territoriales et des établissements publics de coopération intercommunale, notamment en matière d’investissements éducatifs. Ceci est vrai, pour toutes les communes de la Guyane, mais particulièrement les communes de Saint-Laurent du Maroni et de Saint-Georges de l’Oyapock visitées par la délégation des Ceser de France et dont les Maires, par les visites de terrains et la présentation de leurs projets, ont pu exposer leur réalité territoriale. Elles sont en prise directe, respectivement avec le Surinam et le Brésil.

La présidente du Cesece Guyane, Ariane Fleurival, souligne que « le pays d’accueil a évidemment sa vision sociale et normative, son mot à dire, car il s’agit de garantir un accueil voulu et pensé, pour que l’hospitalité prenne tout son sens ». Éric Chevee, Président des Ceser de France, s’accorde à dire qu’« il  y a un motif d’espérance en termes de développement si les mesures d’accompagnement nécessaires sont prises ».

Annie Chocho-Robinson, vice-présidente de la CTG indique « pour ce qui concerne la vision prospective, il convient de revisiter l’action publique en Guyane pour trouver les voies de l’efficacité : adapter le logiciel normatif trop hexagonal ! »

Enfin, pour le préfet de la région Guyane, Thierry Queffelec : « le peuplement est la racine de toutes les autres. Il n’y a de richesses que d’hommes et de femmes en posant  3 questions : Démographie et développement; La gestion de la démographie; La relation entre la croissance démographique et développement du territoire.

La démographie, d’un intérêt fondamental (une prospective démographique estimée à 428 000 habitants au 1er janvier 2050) car déterminant de toutes les autres politiques publiques et la nécessité pour l’État d’adapter la politique migratoire, démontre une augmentation croissante des demandes de titres de séjours !!!

Comment organiser convenablement l’accueil des populations étrangères notamment l’apprentissage de la langue française et l’adhésion aux valeurs sans oublier la politique du logement ? »

Dossier préparé par Marthe Panelle-Karam

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