Victor Jean-Noël : « Peu d’aides des privés »

Novembre 1998 - le navigateur guadeloupéen Victor Jean-Noël, skipper du monocoque "Région Guadeloupe-RFO", qui a démâté dans la nuit du 09 au 10 novembre, 90 milles nautiques (170 kilomètres) au large de l'île d'Ouessant. Le skipper avait pris le départ le 08 novembre de la 6e édition de la "Route du Rhum" qui se déroule entre Saint-Malo et Pointe-à-Pitre en Guadeloupe. - Photo ©MARCEL MOCHET / AFP
Thibaut Desmarest

Au fil des accords qui se font et surtout se défont, Victor Jean-Noël peine à boucler son budget.
« À l’époque, le privé investissait peu dans les coureurs domiens. Il fallait d’abord faire ses
preuves, mais on n’avait que très peu de moyens. » Avec un bateau acheté 37 jours avant le départ et une qualif’ obtenue en urgence, le Saintannais se présente épuisé à Saint-Malo.

Soucieux de boucler proprement sa traversée, son espoir se brise après deux jours de course et un démâtage au large de Brest. « Ce fut une vraie blessure, surtout par rapport aux partenaires locaux qui me faisaient confiance. Je garde tout de même un souvenir impérissable de ces moments insolites et amitiés nouées. » Il faudra encore patienter pour voir le premier enfant du péyi rallier Pointe-à-Pitre.

Face au peu d’aides à se partager, le skipper aux trois Solitaire du Figaro laisse sa place et
se consacre au développement du nautisme dans l’archipel. « De nouvelles filières ont vu le jour, dans les métiers liés à la mer et à la protection de l’environnement. Quelle belle récompense pour nous, les pionniers ! », se réjouit le vice-président de la classe des canots de voile traditionnelle.

« De nouvelles filières ont vu le jour, dans les métiers liés à la mer et à la protection de l’environnement. Quelle belle récompense pour nous, les pionniers ! »

Victor Jean-Noël