Sécurité portuaire, éclairage, stockage, équipements de manutention… Les investissements ont été nombreux au sein de l’établissement portuaire de Saint-Martin*. Autant d’aménagements qui consolident son rôle majeur en tant qu’acteur économique et stratégique. Le point avec Albéric Ellis, le directeur général.

Texte Sandrine Chopot – Photo Alexandre Julien

Quelle est la conjoncture actuelle du trafic maritime du port de Galisbay ?

Situé en zone française, le port de commerce de Galisbay est un terminal polyvalent pour tout type de marchandises, import, export, transbordement, en container, en vrac, liquide. Aujourd’hui seulement 25 % du fret arrivant à Saint-Martin transite par le port de commerce, ce qui représente 300 000 tonnes de marchandises par an et près de 1 700 escales de navires. Le port assure des liaisons avec toute la Caraïbe, des transbordements avec l’Amérique du Nord et l’Europe. L’activité croisière a, elle, été très impactée par la crise sanitaire Covid-19. Elle représente aujourd’hui un volume de 15 000 passagers par an pour la partie française. L’établissement portuaire a aussi la gestion de la gare maritime située à Marigot d’où sont assurées les liaisons avec les îles d’Anguille et de Saint-Barthélemy. Fortement impacté par la pandémie, le trafic inter-îles a repris en janvier 2022 et se développe bien. La liaison entre Saint-Martin et Anguille représente 80 % du trafic maritime. Nous assurons aussi le parcours Saint-Martin/Saint-Barthélemy. Le trafic s’élève à environ 300 000 passagers par an.

établissement portuaire de Saint-Martin
Port de commerce de Galisbay

Quels sont les principaux aménagements intervenus depuis Irma ? 

Nous avons considérablement renforcé la sécurité portuaire. Avec le soutien de la Collectivité, nous avons investi 1 million d’euros dans de l’éclairage performant, plus de 2 millions d’euros dans la réhabilitation de notre hangar de stockage. À travers des opérateurs privés, nous avons renouvelé nos équipements de manutention pour faciliter le traitement du trafic des containers. Des études sont également lancées pour l’agrandissement du port de commerce représentant un investissement de 1,6 million d’euros financé à 100 % par le FEDER. Au programme, des opérations de dragage destinées à augmenter la profondeur du port, la réalisation d’un terre-plein de 100 000 km2, d’un quai de 300 mètres de linéaire, avec pour objectif de passer de 5,50 à 9 mètres de tirant d’eau. L’ensemble de ces aménagements vise à augmenter notre compétitivité à travers une meilleure gestion des flux, d’accroître notre capacité de traitement de transbordement et de transport domestique, d’assurer une plus grande souveraineté et sécurité au port de Saint-Martin. Le montant global des investissements est estimé à près de 100 millions d’euros. En parallèle, nous travaillons sur la réhabilitation de la gare maritime de Marigot (1,5 million d’euros d’aide FEDER) avec une livraison prévue au 1er trimestre 2023.

Des enjeux environnementaux ? 

Effectivement. Dans le cadre de ces différents aménagements, une étude environnementale d’un montant de 1,6 million d’euros est engagée. Nous allons draguer environ 600 000 m3 de sable et détruire près de 24 hectares d’herbier. Ces pertes devront être compensées par un certain nombre de mesures afin de permettre une réparation des écosystèmes impactés, comme par exemple, la création d’une zone de mouillage et d’aménagements légers, la mise en place à Marigot de coffres d’amarrage pour les paquebots et yachts, etc.

Un mot sur le projet Interamericas Gate ? 

Le projet Interamericas Gate a pour ambition de créer un observatoire économique interportuaire qui permettra de collecter un ensemble de données fiables, obtenir des indicateurs maritimes, économiques, environnementaux pour créer et développer une véritable coopération portuaire au sein de la Grande Caraïbe. Nous avons rejoint le projet car nous souhaitons contribuer au rayonnement des ports français dans la zone Antilles-Guyane. 

* Il recouvre les activités du port de commerce de Galisbay, de la gare maritime de Marigot et de la marina Fort Louis.