Lancée le 25 mars 2020 pour informer les professionnels de santé des mesures et actualités liées au Covid, la newsletter de l’ARS Guyane est aujourd’hui une revue médicale généraliste qui fait référence dans le paysage médiatique local.

Texte Adeline Louault – Photo Mathieu Delmer

À travers la Lettre Pro j’ai voulu donner la parole aux professionnels de santé, reconnaître, encourager et remercier la grande communauté de la santé

Clara de Bort, directrice générale de l’ARS Guyane

Créée par Clara de Bort, la directrice générale de l’ARS Guyane, la Lettre Pro est une exclusivité nationale. « Les quelques ARS qui diffusaient une newsletter ont tout arrêté au début de la crise covid ; l’Agence de Guyane a été la seule à proposer une communication quotidienne aux professionnels », relate Pierre-Yves Carlier, le journaliste en charge du contenu. Dans cette période de confusion extrême, l’objectif était de permettre aux praticiens d’assurer une meilleure prise en charge de la population guyanaise, de les soutenir dans leur travail quotidien auprès des patients mais aussi d’identifier clairement le rôle de l’Agence régionale. 

Ancien de France-Guyane, Pierre-Yves Carlier rejoint la cellule de crise de l’ARS fin mars 2020. « Beaucoup d’agents m’ont accueilli avec méfiance : que venait faire un journaliste dans leurs affaires ? Moi, j’étais enthousiaste à l’idée d’être au cœur du réacteur. On a démarré en n’ayant aucune idée du temps que ça durerait. Lors de la 20e, nous avons publié un édito pour marquer le coup, en pensant que c’était un exploit. Nous en sommes à 20 fois 20 numéros ! » 

De quotidienne à bi-hebdo

À l’époque, le flot d’informations sur le covid est tel qu’une diffusion quotidienne de la Lettre pro s’imposait. Outre les consignes à partager, des expériences terrain et des études sont relayées. « Je me souviens d’avancées fondamentales comme les travaux du CHOG sur les femmes enceintes qui ont abouti à l’arrêt des césariennes systématiques pour les patientes positives. Les résultats de l’étude ont fait foi dans le monde entier. » 

La périodicité de la Lettre fluctue en fonction de l’impact de l’épidémie sur le territoire. Actuellement, elle suit un rythme bi-hebdomadaire mais s’est enrichie de nouvelles rubriques et d’articles, devenant une revue médicale généraliste. « Lorsque le covid-19 a ralenti, l’intérêt de parler d’autres sujets de santé qui le méritaient s’est imposé. La lettre avait déjà trouvé son lectorat, il n’était plus question de l’arrêter », poursuit Pierre-Yves. Mis en page par Odile Rimbert, la webmestre de l’ARS Guyane et validé par Clara de Bort, le média comporte, à côté d’un dossier et de nombreuses brèves, un encart offres d’emplois – très populaire –, un agenda, une rubrique sur les professionnels qui s’installent ou qui occupent de nouvelles fonctions, un point épidémiologique, un focus sur le plan régional de santé, etc. 

Tout public

Accessible à tous et largement relayée sur les réseaux sociaux, la Lettre compte 3 416 abonnés contre 1 000 au départ et enregistre de très nombreuses vues. Une interview exclusive du ministre de la santé est parue à l’occasion de la 400e édition. « Certains sujets sont repris par des confrères journalistes, parfois des organes médicaux, des collectivités. Le but est d’éclairer et de toucher le maximum de personnes. »
La vocation du titre est restée la même qu’à ses débuts : informer les professionnels sur les mesures les concernant et sur l’évolution des connaissances pouvant influer sur leur pratique. C’est aussi l’occasion de montrer les coulisses des structures de santé sur le territoire et de remettre les pendules à l’heure. « Les hôpitaux de Guyane ont longtemps été la cible de critiques virulentes, un élu avait même qualifié l’hôpital de Cayenne de mouroir », rappelle le journaliste. Jamais en panne d’inspiration, il choisit ses sujets en fonction de l’actualité et des informations qu’on lui soumet. « Maintenant que le support est reconnu, les agents de l’ARS comme les médecins n’hésitent pas à me solliciter. Les sujets sur le plan de la santé et de la recherche en Guyane ne manquent pas ! »
Et de citer les difficultés actuelles d’approvisionnement pour certains antibiotiques, la prise en charge du VIH, le déploiement de services sur la nouvelle plateforme « Mon espace santé » ou les récentes découvertes des chercheurs de l’Institut Pasteur sur les moustiques vecteurs du palu. « C’est un travail dense mais passionnant, je ne m’ennuie jamais ! » 

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ARS Guyane 
La Lettre Pro : pierre-yves.carlier@ars.sante.fr
Standard : 0594 25 49 89 

Odile Rimbert, webmestre et Pierre-Yves Carlier, journaliste pour la Lettre Pro de l’ARS