Entre 2018 et 2023, le Green Skills Report de Linkedin rapporte une augmentation de 35 % des talents verts parmi les utilisateurs hexagonaux de la plateforme. Que sont ces talents et que peuvent-ils apporter aux organisations ? 

Texte Axelle Dorville

Dans le monde, 7 professionnels sur 8 ne seraient pas dotés de la moindre compétence dite verte, révèle le document “Verdissement de l’économie : Où en est la France ? Rapport sur l’essor des compétences vertes au sein de la population active” produit par Linkedin. En France, seuls 14 % des utilisateurs de la plateforme pourraient prétendre à cette appellation. Or, à l’heure des bouleversements environnementaux de plus en plus difficiles à ignorer, le verdissement de l’économie est une nécessité.

Lire Aussi | Job Crafting : nouvelle tendance au travail

Outils du verdissement de l’économie

Les talents verts peuvent être définis comme des professionnels dotés de compétences, connaissances et savoir-faire, nécessaires à la transition des entreprises et plus généralement de l’économie vers des pratiques plus écologiques. Quand on pense “talents verts”, on pense donc plutôt naturellement aux techniciens dans les domaines du solaire et de l’éolien, voire aux agriculteurs pratiquant l’agroécologie, tous ces professionnels dont l’essence du métier est de relever des défis environnementaux. Les secteurs de l’agriculture, de la construction et du gaz, du pétrole et des mines concentreraient aujourd’hui la plupart de ces compétences. À l’inverse, les secteurs financiers et du numérique seraient bien moins dotés de ce profil d’employés. Pour autant, au-delà des purs talents verts, souvent formés en mathématiques, ingénierie, sciences et technologies, tout professionnel peut être doté de compétences analogues, permettant ainsi de “durabiliser” quasiment tous les métiers afin qu’ils contribuent aux transitions. Ces compétences vertes comprennent notamment la maîtrise des politiques environnementales, la mise en œuvre de projets de protection des écosystèmes et de préservation des ressources naturelles, l’analyse du cycle de vie, le suivi et la gestion des pollutions, l’éducation à l’environnement, l’informatique, etc. Cette famille de compétences s’avère de plus en plus nécessaire pour les entreprises, ce qui peut d’ailleurs représenter un avantage compétitif pour les candidats. Au point de faire grimper le taux d’embauche de 29 %. 

Lire Aussi | Tendance au travail : le quick quitting

Recrutement

C’est aujourd’hui un fait établi : les plus jeunes générations de travailleurs cherchent à s’engager et souhaitent davantage de sens dans leur emploi. Ce qui est aussi vrai, c’est qu’une entreprise française sur 4 pratique le greenwashing. Si les intentions de verdissement de votre activité sont honnêtes, il y a tout intérêt à chercher à attirer des talents verts pour accélérer la transition de votre organisation. Au moment du recrutement, il sera important de mettre en avant ce type de compétences mobilisables au sein des missions de vos futurs employés ; que ce soit pour améliorer l’attractivité de vos offres, que pour permettre aux jeunes travailleurs d’identifier les axes à développer, à travers des formations ou des expériences. Pour les travailleurs déjà installés dans l’entreprise, mettre en place des dispositifs de formation au sein du plan de développement de compétences s’avère nécessaire, pour avoir davantage de personnes qualifiées à bord et entamer le virage de la transition de façon efficace. À savoir : les TPE, PME et ETI peuvent, depuis 2020, bénéficier d’une aide de 8 000 € pour embaucher des alternants ou jeunes diplômés sur des missions d’amélioration de la performance environnementale de l’entreprise (Voir Volontariat territorial en entreprise vert sur le site de bpifrance). 

La transition numérique aura en peu de temps transformé les organisations, à tel point qu’il ne subsiste aujourd’hui que très peu de métiers pour lesquels il n’est pas nécessaire de détenir des compétences numériques. Et si les compétences vertes devenaient elles aussi incontournables ?

Plus de données sur L’observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte.