Stéphanie Melyon-Reinette, sociologue, chercheuse, conférencière et féministe engagée, anime le podcast FAP, Fwikasé A Pawol, le premier podcast dédié à la question épineuse de la chlordécone en Guadeloupe. Rencontre.

Texte Marie Ozier-Lafontaine

Le podcast FAP

Depuis octobre, les plateformes d’écoute proposent à une audience de plus en plus étendue de découvrir un autre regard sur la problématique de la chlordécone sur le territoire guadeloupéen. Au cours des 7 épisodes, le podcast FAP, lancé dans le cadre du programme TITIRI mené par l’Ireps, met face-à-face 2 personnalités issus d’univers différents (journalistes, artistes, ingénieurs, politistes, ouvriers, écologues…). Ils confrontent leurs points de vue, leurs vécus et échangent sur des solutions réalistes. Stéphanie Melyon-Reinette leur tend le micro, en favorisant des conversations fluides et passionnantes.

Pourquoi avoir accepté d’être l’hôtesse de FAP ?

Stéphanie Melyon-Reinette : Pour plusieurs raisons. En tant que sociologue et chercheuse indépendante, travaillant notam-ment sur la culture, l’histoire, le patrimoine des communautés noires, ce sujet m’a interpellée dès qu’il en a été question. Je m’intéresse aussi aux questions relatives au genre, à l’identité des femmes, au corps. Et puis, j’ai l’habitude d’animer des conférences, d’interviewer des experts. Le projet de podcast m’a parlé tout de suite. C’est aussi pour moi une application concrète de mon travail au service d’un engagement sociétal.

Que tirez-vous de cette expérience ?

C’était une très belle expérience. J’ai rencontré des personnalités extrêmement intéressantes, qui apportent aux auditeurs un regard pointu sur la problématique de la chlordécone. Au-delà des questions politiques et sanitaires, traitées de manière récurrentes, le podcast apporte une vision plus globale sur le sujet. Il nous éclaire sur l’aspect central de l’écologie, sur le fait que tout est lié, que chaque action humaine a un impact sur la nature, que nous sommes tous et toutes interdépendants. Résoudre le problème de la chlordécone, c’est aujourd’hui agir de manière individuelle et citoyenne au quotidien, en faveur d’un monde plus écologique.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué ?

Nous avons travaillé au sein d’une équipe très engagée, et presque exclusivement féminine, ce qui est symbolique quand on sait que la contamination des femmes est moins reconnue que celle des hommes… Et puis, enregistrer ce podcast dans la maison Victoire, cette ancienne maison de ville réhabilitée, valorisant notre patrimoine, était aussi symbolique !

Stéphanie Meylion Reinette © Fadji

Le podcast FAP est à retrouver sur les plateformes d’écoute Deezer, Spotify, Youtube, et l’appli Podcast d’Apple.

IREPS
Instance d’éducation et de Promotion de la santé Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy
https://titiri.ireps.gp/