30 août 2003, une date, une histoire

30 août 2003. Lors de la finale mondiale du 4x100 m à Paris, Christine Arron et ses coéquipières antillaises ont triomphé devant 70 000 fans.

Thibaut Desmarest

Par Thibaut Desmarest

Un relai en or 100% antillais

Sortie de piste évitée malgré le show et l’intox des filles de l’Oncle Sam dans la chambre d’appel. Ici, c’est Paris. Et dans l’antre du sport français, lors de cette finale mondiale du 4×100 m, les quatre Antillaises n’ont pas sourcillé devant 70 000 fans en fusion. Après deux saisons blanches pour cause de blessure et de maternité, Christine Arron retrouve au stade de France ses compatriotes guadeloupéennes, Patricia Girard et Muriel Hurtis, ainsi que la Martiniquaise Sylviane Félix.

« Eunice Barber venait de remporter l’or à la longueur. On était transcendées. Patricia prend un bon départ, on ne cafouille pas dans nos transmissions, mais j’attaque la dernière ligne droite derrière l’Américaine Torri Edwards, avant de finalement l’emporter », rembobine l’ex-cheffe de file tricolore, aujourd’hui adjointe aux sports à la mairie de Champigny-sur-Marne.

Au micro de l’inusable Nelson Monfort, la petite-fille d’Augustin Arron, premier athlète noir en équipe de France dans les années 1930, n’oublie pas la Guadeloupe. Sa Guadeloupe. « J’y suis née, j’y ai gagné des titres, sur mon île comme aux Cariftas, avant de partir à 19 ans. J’y suis très attachée. »

Malgré le strass, des querelles internes à cette génération dorée refont surface. Le coach Philippe Leroux jette l’éponge à l’aube des Jeux d’Athènes, l’année suivante. Sans Patricia Girard, 36 ans, le relais tricolore décroche toutefois le bronze. « On n’était pas toutes copines, mais on savait rester pros et performer  », confie la reine Christine, inquiète du niveau tricolore affiché pour Paris 2024. « On avait sept ans pour mettre les choses en place… »


Retrouvez cet article dans le hors-série D’entrée de jeux, édition 2023