5 questions à Gaëlle Brulu, Docteure en sciences de l’éducation et de la formation

Compétences invisibles, expertise en situation et apprentissages sur le terrain : Gaëlle Brulu met en lumière un métier essentiel du logement social et montre comment l’expérience devient une véritable compétence professionnelle.

Gaël Galibou Brulu, Docteure en sciences de l’éducation et de la formation et Chargée d’enseignement © Jean-Albert Coopmann
Gaël Galibou Brulu, Docteure en sciences de l’éducation et de la formation et Chargée d’enseignement © Jean-Albert Coopmann

5 questions à Gaëlle Brulu, Docteure en sciences de l’éducation et de la formation

Compétences invisibles, expertise en situation et apprentissages sur le terrain : Gaëlle Brulu met en lumière un métier essentiel du logement social et montre comment l’expérience devient une véritable compétence professionnelle.

Sarah Balay

Quel est l’intitulé de votre thèse ?

La face cachée de l’emploi de chargée d’attribution : des compétences professionnelles spécifiques par l’expérience des situations de travail.

Quand et où avez-vous soutenu ?

J’ai soutenu ma thèse à l’université des Antilles (pôle Martinique), en mars 2024.

Si vous deviez résumer vos travaux en une seule phrase ?

Ma thèse valorise le travail des professionnelles chargées des dossiers de demande de logement social en Martinique.

Quelles sont les applications concrètes de votre étude ?

Mes travaux mettent en lumière la richesse et la complexité du métier de chargé d’attribution en Martinique. À mi-chemin entre travail social et immobilier, ces professionnelles instruisent les demandes de logements sociaux. Elles évoluent dans un environnement dynamique où il est difficile de figer stricto sensu des règles d’actions communes pour toutes les tâches. Ma recherche part d’un questionnement : comment apprennent-elles à exercer sans formation ni diplôme spécifique ? Peut-on parler de modèle d’expertise ? Ma thèse éclaire la spécificité de cet emploi, les apprentissages en situation de travail, les stratégies d’adaptation des professionnels et la nécessité de dispositifs de formation adaptés. Je formule aussi des propositions pour accompagner l’évolution de cette fonction clef pour les bailleurs et leurs clients.

Que faites-vous aujourd’hui ?

En juin 2025, j’ai remporté le concours Ma thèse en manga, organisé par l’UA et le CNRS (centre national de la recherche scientifique). Cet événement illustre bien mon engagement à rendre la recherche accessible. Je mène de concert une activité de recherche universitaire et une pratique professionnelle : salariée d’un bailleur social, j’explore le développement des compétences dans les métiers de service. Après ma soutenance, j’ai intégré un projet de CY Cergy Paris Université sur la montée en compétences des travailleurs sociaux auprès d’adultes en situation de handicap, pour améliorer leur formation et l’insertion des bénéficiaires.

Depuis décembre 2024, je suis chercheure associée au CRILLASH, centre de recherche interdisciplinaire en lettres, langues, arts et sciences humaines, sur le pôle Martinique de l’UA. Attachée à croiser théorie et pratique, j’ambitionne d’écrire des articles scientifiques dans le champ des sciences de l’éducation et de la formation, d’organiser des journées d’études scientifiques, de participer à des colloques et de collaborer avec d’autres chercheurs.

*CNRS : centre national de la recherche scientifique.