Activité physique adaptée : le pouvoir du corps

L’activité physique adaptée est un formidable outil de prévention de la santé en général et de la santé mentale en particulier. Adjuvante dans de nombreuses pathologies, elle est aussi pour les mères une vraie bouée de sauvetage.

Inga de Chadirac (créatrice du projet l'instant maman/projets santé des femmes), Lievym Enette (physiologiste de l'exercice professionnel de l'acuité physique adaptée, président APASAM) Jean-Albert Coopmann
Inga de Chadirac (créatrice du projet l'instant maman/projets santé des femmes), Lievym Enette (physiologiste de l'exercice professionnel de l'acuité physique adaptée, président APASAM) Jean-Albert Coopmann

Activité physique adaptée : le pouvoir du corps

L’activité physique adaptée est un formidable outil de prévention de la santé en général et de la santé mentale en particulier. Adjuvante dans de nombreuses pathologies, elle est aussi pour les mères une vraie bouée de sauvetage.

Anne de Tarragon

 

L’activité physique adaptée (APA) est fortement recommandée pour la santé mentale des femmes mais aussi des seniors ou des personnes atteintes de maladies chroniques. Comme l’explique Lievyn Enette, docteur en physiologie et président de l’association APASaM (Activités physiques adaptées santé Martinique), « l’APA permet une libération d’endorphines, qui contribue à diminuer le stress chronique, améliore le bien-être et le sommeil, souvent perturbé dans le cas de l’endométriose par exemple. L’APA est un levier important pour diminuer l’anxiété pendant les menstruations et le post-partum et les symptômes dépressifs liés aux changements hormonaux. Dans le cadre du syndrome des ovaires polykystiques, avoir une activité aide à gérer les douleurs, favorise un cycle menstruel normal et permet de faire régresser les éruptions cutanées, tout en aidant les femmes qui le souhaitent à concevoir. »

Prévenir la perte d’autonomie

Les seniors sont également une cible privilégiée pour la pratique d’une activité physique adaptée. Elle permet de prévenir la perte d’autonomie, le risque de chute, via des ateliers de stimulation de l’équilibre par exemple. Les animations proposées lors des « Gran Moun Djok » stimulent des capacités cognitives, mais aussi le système cardiovasculaire, l’endurance, la force musculaire, l’adresse. L’APA est également proposée avec un grand bénéfice aux personnes en situation de handicap physique, atteintes de maladies chroniques, de Parkinson ou Alzheimer ou qui souffrent de séquelles d’AVC. « Nous avons rejoint un programme de l’ARS mis en place en décembre 2023 pour la prise en charge du Covid long chez 90 personnes, afin de les reconditionner à l’effort », explique également le docteur Enette.

Une pratique reconnue et encadrée

La pratique de l’APA offre une évolution positive de la pathologie concernée, et limite l’apparition ou l’évolution de pathologies associées. En tant que traitement non pharmacologique à l’efficacité avérée, elle est d’ailleurs prescrite par les médecins traitants et spécialistes : « L’APA relance et rééquilibre le système physique et métabolique », note le docteur Enette. « Les patients hypertendus constatent une baisse de leur tension artérielle, ce qui permet de limiter la prise de médicaments. Idem pour la régulation de la glycémie chez les diabétiques ou pour l’hypercholestérolémie, en lien avec une alimentation adaptée. »

UNE COURSE D’ORIENTATION POUR LES SENIORS

Pour la troisième année consécutive, l’APASaM, en partenariat avec l’ARS, a mené une action de prévention les 21, 22, 23 et 25 octobre au Couvent de Cluny. Dans le cadre du « Gran Moun Djok », une course d’orientation a rassemblé 300 participants seniors, pour une chasse au trésor multipliant ateliers et défis.

Un Mouv’man pour les femmes !

L’histoire d’Inga de Chadirac, marquée par le burn-out et le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques), fait d’elle une patiente experte mais aussi une créatrice de projets à impact social, à destination des femmes et singulièrement des mères. « J’ai découvert que la pratique sportive est incontournable pour aller mieux physiquement et mentalement. C’est un véritable médicament. »

En 2024, elle lance MOUV’MAN (mamans en mouvement), puis le 12 octobre dernier, portée par l’ARS et en partenariat étroit avec l’APASaM, elle propose un premier meet-up avec sa communauté autour de l’APA au féminin pour présenter, expliquer et valoriser ses effets sur la santé mentale des mamans. Conférences en matinée, après-midi conviviale et ludique, et découverte des activités physiques adaptées avec des professionnels de l’APA (renforcement musculaire, marche nordique, relaxation, ou encore course d’orientation) pour une cinquantaine de mamans, tandis que leurs enfants étaient pris en charge par une équipe dédiée. « Se remettre en mouvement sauve les mères, explique Inga.

La première cause de mortalité pendant le post-partum est le suicide. Il y a une vraie urgence sur la santé mentale des mères. L’activité physique est un moment où physiologiquement, elle prend du temps pour elle et récupère de la santé pour le marathon de la maternité. Communiquer pour sensibiliser, mamans et institutions est indispensable. »