« Quand on loge plus de 10 % de la population guadeloupéenne et qu’on est présent sur tout le territoire, on porte une responsabilité qui dépasse la simple gestion technique et administrative », note Andy Nestor, responsable de la gestion locative et sociale de la SIG.

En 2023, lorsque ce dernier quitte le service commercial pour la gestion locative et sociale, la SIG élabore son premier « projet pour le territoire » afin de clarifier les ambitions de la société et mieux coordonner les actions des différents services.

Quatre orientations stratégiques sont ainsi définies : « produire mieux et pour tous, placer la satisfaction des clients et partenaires au cœur des actions, faire des enjeux sociétaux des leviers de développement, et capitaliser sur la richesse humaine ». Et le volet social – qui était délégué et que la SIG a internalisé en 2023 – prend toute sa place au cœur de ce projet.

« Une de nos premières missions est d’affiner la connaissance de nos locataires. Avant de faire les choses, il faut savoir pourquoi on les fait », note Andy Nestor. L’occupation sociale des logements de la SIG est majoritairement composée de jeunes âgés de moins de 25 ans (41 %) et de seniors (20 % en global et jusqu’à 40 % dans certains quartiers), souvent isolés. Des populations avec des aspirations, des besoins différents, et qui cohabitent plus ou moins bien. Dans ce contexte, favoriser le vivre-ensemble est un véritable défi pour le bailleur, qui a fait le choix de s’appuyer sur un réseau de partenaires choisis : institutions, associations, acteurs de l’économie sociale et solidaire, etc.

Les habitants de certains quartiers bénéficient ainsi de la visite de l’épicerie solidaire mobile On pal pou vansé ou du savoir-faire de l’association des Compagnons bâtisseurs, qui allie insertion professionnelle et amélioration de l’habitat.

Un partenariat a aussi été mis en place avec la Région Guadeloupe et le Réseau Entreprendre afin de faciliter l’accès des jeunes entrepreneurs aux locaux commerciaux en rez-de-chaussée des immeubles.

Pour les seniors, un plan spécifique a été acté, qui passe par la réhabilitation des logements afin qu’ils répondent aux normes d’accessibilité et une réflexion est menée sur la mise en place de résidences seniors, avec des services adaptés.

Andy Nestor en est persuadé, « être un bailleur social, c’est aussi pouvoir être un acteur moteur du lien social ». Et pour ce faire, un projet innovant verra bientôt le jour : Bik Bô Kaz, le tiers-lieu inclusif, par et pour les résidents des quartiers.

« Ce sont des espaces de proximité conçus pour encourager le développement humain et l’implication citoyenne de nos locataires dans la vie du quartier », explique ce dernier. « En tant que bailleur, nous voulons soutenir les initiatives citoyennes, donner aux habitants les moyens d’agir sur leur quotidien. »

Pour encadrer la structure, Bik Bô Kaz est aussi un label d’ingénierie partenariale qui permet de sélectionner les partenaires, accompagner les structures porteuses, mutualiser les moyens et coordonner les acteurs publics, associatifs et les locataires. « Un comité de pilotage local sera systématiquement installé », précise Andy Nestor.

Sur cette base, toutes les initiatives sont les bienvenues : ateliers de bricolage, couture, marché de produits locaux et même des formations… Le premier Bik Bô Kaz devrait voir le jour à Lacroix, aux Abymes, porté par l’association de locataires Le Fromager, et deux autres tiers-lieux devraient aussi se lancer cette année à Boisripeaux, toujours aux Abymes et à Capesterre-Belle-Eau. Si l’ingénierie est commune, Andy Nestor en est persuadé, « chaque tiers-lieu sera une expérience unique », à l’image du quartier et de ses habitants.

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