Banques : mutations, proximité et défis en Outre-mer
Après la Martinique, Frédéric Guyonnet, président du syndicat national de la banque et du crédit (SNB/CFE-CGC) était en Guadeloupe, du 19 février au 4 mars. L’occasion de faire le point avec lui sur les mutations du secteur bancaire et les spécificités de nos territoires.
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Banques : mutations, proximité et défis en Outre-mer
Après la Martinique, Frédéric Guyonnet, président du syndicat national de la banque et du crédit (SNB/CFE-CGC) était en Guadeloupe, du 19 février au 4 mars. L’occasion de faire le point avec lui sur les mutations du secteur bancaire et les spécificités de nos territoires.
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Après la Martinique, vous êtes aujourd’hui en Guadeloupe, quel premier constat faites-vous ?
Frédéric Guyonnet : En tant que président du SNB, je rencontre l’ensemble des salariés du réseau bancaire français. Après la Réunion, Mayotte, la Martinique l’année dernière, je suis en Guadeloupe et me rendrai prochainement en Guyane. D’abord l’insularité complique la mobilité. De plus, le secteur bancaire est très féminisé, entre 60 et 70 %. Or, de nombreuses femmes connaissent ici des situations de monoparentalité que l’on ne retrouve pas ailleurs. C’est un vrai sujet pour la mobilité mais également pour repenser l’organisation du temps de travail, notamment le télétravail qui est peu utilisé ici si l’on compare avec l’Hexagone. L’autre grand sujet est bien évidemment le pouvoir d’achat.
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La concentration du secteur s’est-elle accélérée cette dernière décennie ?
Le secteur bancaire est en profonde mutation depuis plusieurs années. Les banques 100 % locales n’existent plus. J’ai suivi la fermeture de la Banque des Caraïbes en 2023 ; le Crédit Martiniquais, la Banque de Guadeloupe ou même la Banque des Antilles Françaises ne sont plus. Les banques en ligne disparaissent à leur tour petit à petit. Les six grands groupes bancaires français que sont BPCE, Crédit Mutuel-CIC, BNP Paribas, Société Générale, Crédit Agricole et la Banque Postale représentent à eux seuls 98 % du marché.
Aussi, parmi les 10 premières banques européennes, 5 sont françaises. La spécificité de nos banques, c’est un maillage du territoire important. Elles ont cet atout d’avoir une proximité en ruralité et d’apporter de l’attractivité au territoire.
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« Notre atout, c'est d'avoir une proximité en ruralité »
Vous avez publié en début d’année, une enquête triennale sur les risques psychosociaux. Quels résultats prévalent aux Antilles-Guyane ?
Ici plus qu’ailleurs parmi les répondants ressortent le problème du pouvoir d’achat, un manque d’autonomie dans son travail, et les incivilités, plus nombreuses et plus violentes. Le département où il y en a le plus par nombre d’habitants est la Guyane.
A contrario, hors enquête, un point positif ici, est le fort taux d’utilisation des agences bancaires par les clients. C’est positif, car le maillage du territoire, c’est aussi ce qui fait l’emploi. Le secteur bancaire est l’un des plus adaptables à l’intelligence artificielle. Certains métiers disparaissent, d’autres se créent. Le nombre de salariés du secteur bancaire a augmenté de 2 % cette année et 2 % l’année dernière. À l’échelle du pays, ce sont 400 000 emplois.
Nous avons, je crois, un rapport à l’argent différent de celui des anglosaxons, s’ils peuvent traiter des dossiers de crédit immobilier ou de successions à distance ; chez nous, ce n’est pas possible, le contact humain et la confiance sont essentiels, surtout quand il y a des sujets émotionnels.
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