Bougez au son du tambour bèlè
Créé par Youry Rotin, le fitness bèlè est une pratique sportive et ludo-motrice ouverte à tous, de 7 à 77 ans. Plongez au cœur des rythmes du tambour bèlè !
Bougez au son du tambour bèlè
Créé par Youry Rotin, le fitness bèlè est une pratique sportive et ludo-motrice ouverte à tous, de 7 à 77 ans. Plongez au cœur des rythmes du tambour bèlè !
Tous les mardis soir, ils sont une trentaine, de 20 à 70 ans (parfois plus), à se retrouver au stade Louis-Achille, à Fort-de-France, pour une heure et demie d’activité physique en plein air. « Le fitness bèlè, c’est que du bonheur ! témoigne Laurette avec enthousiasme. L’animateur sait motiver les élèves, il nous apporte beaucoup de bien-être. » L’animateur, c’est Youry Rotin, coordinateur général de l’association Cœur et santé Martinique et enseignant en activité physique adaptée (APA). Il a développé le concept du fitness bèlè il y a une quinzaine d’années, au retour de ses études en sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), suivies à Montpellier.
Entraide, cohésion
« Le ré-ancrage à ma terre natale a été très fort. J’ai ressenti le besoin d’intégrer des éléments culturels et sociaux à ma profession. » Youry adapte les pas de danse bèlè en les simplifiant et en y associant du renforcement musculaire. Car il confie avoir remarqué que la danse traditionnelle, pratiquée par des personnes moins entraînées qu’autrefois, provoquait souvent des blessures. La création de cette discipline est aussi un moyen pour l’enseignant de valoriser le patrimoine martiniquais. « Avant, la danse bèlè était souvent méprisée, considérée comme “bagay vié nèg”. Mon but, avec cette approche sportive, est de redorer l’image du bèlè et ses valeurs : l’entente, l’entraide, la cohésion sociale. »
« Bénéfique pour la condition physique, le fitness bèlè fait aussi du bien à l’âme. Il aide à lâcher prise »
Bon pour les articulations
Technique de préparation physique destinée aussi bien aux sportifs qu’aux personnes en situation de handicap ou souffrant de maladies chroniques, le fitness bèlè est très apprécié des aînés. « Ce sont mes meilleurs élèves ! affirme Youry. On leur a jadis interdit de danser le bèlè, alors là, ils prennent leur revanche. » Le cours se découpe en trois parties : une demi-heure de marche rapide pour travailler le cardio, puis trente minutes de renforcement et de coordination au son du tambour bèlè et du tibwa, et enfin, une dernière partie qui laisse plus de place à la danse. Accompagné de deux percussionnistes, un tanbouyé et un bwatè, Youry montre les mouvements, donne le tempo et chante en créole. Joyeuse et détendue, l’atmosphère n’en demeure pas moins sportive. « C’est intense, mais pas insurmontable. Le prof est hyper dynamique et bienveillant. Chacun fait à la hauteur de ses moyens », confie une participante. Les bienfaits physiques du fitness bèlè ont été mesurés scientifiquement. « On travaille énormément la proprioception, donc c’est bon pour l’équilibre, mais aussi pour les articulations, le travail postural… », énumère Youry.
Aide à lâcher prise
Bénéfique pour la condition physique, le fitness bèlè fait aussi du bien à l’âme. « Cela m’aide à lâcher prise », avoue Jocelyne. « On passe du bon temps et on se sent tellement bien après ! », renchérit une de ses camarades. Mais surtout, pour Yvonnette comme pour beaucoup d’autres, le cours de fitness bèlè est un rendez-vous convivial qui permet de rompre la solitude. « C’est un tout, il y a du monde, on échange. Quand on est à la retraite, le lien social est important ! »