Briser le silence pour mieux faire vivre le don d’organe

L'ARS Martinique, le CHUM et huit communes ont obtenu le label officiel « Ambassadeurs du don d'organes », décerné par le collectif Greffes+. Cette reconnaissance s'inscrit dans une dynamique territoriale forte, soutenue par l'Agence de la biomédecine, qui vise à faire bouger les lignes sur le don d'organes. L'objectif : inciter chacun à s'informer, à échanger sans tabou et surtout, à exprimer clairement sa position.

Quatre infirmières coordinatrices hospitalière de prélèvement d'organes et de tissus en blouse blanche

Briser le silence pour mieux faire vivre le don d’organe

L'ARS Martinique, le CHUM et huit communes ont obtenu le label officiel « Ambassadeurs du don d'organes », décerné par le collectif Greffes+. Cette reconnaissance s'inscrit dans une dynamique territoriale forte, soutenue par l'Agence de la biomédecine, qui vise à faire bouger les lignes sur le don d'organes. L'objectif : inciter chacun à s'informer, à échanger sans tabou et surtout, à exprimer clairement sa position.

Sarah Balay

Chiffres

  • 22 000 personnes sont en attente de greffe à l’échelle nationale en 2024.
  • 230 personnes environ sont en attente d’une greffe rénale actuellement aux Antilles-Guyane (dont 120 en Guadeloupe et 80 en Martinique).
  • 80 personnes vivant en Martinique sont greffées tous les cinq ans.

Le prélèvement d’organes est une priorité de santé publique. Lorsqu’une transplantation est indiquée, c’est le seul traitement possible pour améliorer la qualité de vie et l’espérance de vie des patients.

En France, nous sommes tous donneurs d’organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus de donner en s’inscrivant notamment sur le registre national des refus. Mais dans la réalité, lorsqu’un décès survient, les équipes hospitalières s’entretiennent systématiquement avec les proches, pour connaitre le choix personnel du défunt.

« Bien souvent, par manque d’échange préalable au sein des familles, l’incertitude l’emporte, poussant les proches à dire non. Un refus que nous, soignants, nous respectons toujours », confie Hélène Louis Michel, infirmière coordinatrice hospitalière de prélèvement d’organes au CHU de Martinique.

C’est là tout l’enjeu du label « ambassadeur du don d’organes » : encourager chacun à exprimer clairement sa position de son vivant – pour ou contre – et surtout, à en parler avec ses proches. Car dans ce domaine, généralement délicat, le plus grand obstacle est le silence.

La Martinique enregistre un taux de refus à 47 %

Pour contribuer à briser ce tabou, l’Agence régionale de santé (ARS), le CHUM de Martinique ainsi que huit communes engagées ont été officiellement labellisés « ambassadeur du don d’organes ».

Ensemble, ils portent cette mission de sensibilisation auprès du grand public, à travers des actions de proximité, des campagnes d’information et des temps d’échange visant à encourager chacun à exprimer clairement sa position.

Le premier grand temps fort de cette mobilisation a lieu le 22 juin à l’occasion de la Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe et de reconnaissance aux donneurs.

« En 2024, sur vingt donneurs potentiels en Martinique, seuls huit ont pu donner leurs organes par défaut d’une volonté expressément manifestée », regrette sa collègue Régine Poulin. « En 2024, le taux de refus atteint les 47 % chez nous contre 36 % dans l’Hexagone. Notre ambition est claire : faire passer le taux de refus à 15 % d’ici 2026. Un objectif ambitieux, mais atteignable grâce à des actions de communication et de sensibilisation ciblées. Car, dans la grande majorité des cas, le don d’organes repose sur une conviction intime et essentielle. Encore faut-il que cette conviction soit exprimée et partagée. »

Antilles-Guyane : la greffe rénale au cœur du dispositif de transplantation

Aux Antilles-Guyane, seule la greffe rénale est pratiquée localement, et ce, au centre de greffe de la Guadeloupe, habilité à réaliser ce type d’intervention. En effet, la prévalence de l’insuffisance rénale est deux fois plus élevée dans nos régions qu’à l’échelle nationale. Pour les autres organes, les greffes sont réalisées dans l’Hexagone avec toutes les contraintes que cela implique. En Martinique, il existe la coordination hospitalière de prélèvement d’organes et de tissus. C’est un service du CHUM qui a l’autorisation de prélèvement d’organes sur les patients en mort cérébrale suite, par exemple, à un accident vasculaire cérébral (AVC), un traumatisme crânien grave ou un arrêt cardiaque prolongé.

Vous avez des questions sur le don d’organes ?

L’équipe de Coordination Hospitalière de Prélèvement d’Organes et de Tissus est à votre écoute. 0596 30 62 96 dondorganes@chu-martinique.fr Des informations complémentaires sont disponibles sur : dondorganes.fr