De la mode à la restauration, portrait d’un retour au pays réussi
De retour en Guadeloupe après un parcours parisien dans la mode, Camille Vivies, 24 ans, apporte son énergie au restaurant Mamma Mia. Avec son équipe, elle défend une cuisine familiale, mais moderne, et réinvente l’art de recevoir avec un grain de folie.
Camille Vivies, responsable d’exploitation du restaurant Mamma Mia © Lou Denim
De la mode à la restauration, portrait d’un retour au pays réussi
De retour en Guadeloupe après un parcours parisien dans la mode, Camille Vivies, 24 ans, apporte son énergie au restaurant Mamma Mia. Avec son équipe, elle défend une cuisine familiale, mais moderne, et réinvente l’art de recevoir avec un grain de folie.
Qu’est-ce qui a motivé votre retour en Guadeloupe et comment avez-vous décidé de prendre les rênes du Mamma Mia ?
Camille Vivies : Pour être honnête, la restauration n’avait jamais fait partie de mes plans, mais quand Maxime, mon frère, a racheté le Mamma Mia (Jarry) en avril 2024, j’ai tout de suite vu l’évidence. Nous avons toujours partagé la même vision et une vraie complicité… Alors, rejoindre son aventure m’a semblé naturel. J’avais envie d’apporter une touche de jeunesse, de modernité et d’originalité dans ce projet. C’est de famille, je crois !
Avant ce retour en Guadeloupe, je vivais à Paris. J’avais élu domicile dans la capitale depuis mes 17 ans, après mon baccalauréat. J’y ai fait une école de commerce avec une spécialisation en marketing de luxe, puis j’ai travaillé dans l’industrie de la mode. Une expérience enrichissante, mais j’ai toujours su que je retournerai un jour au pays.
Quels ont été les plus grands défis de cette transition professionnelle ?
J’occupe aujourd’hui le poste de responsable d’exploitation. Concrètement, je coordonne les équipes en salle et en cuisine, en apportant dynamisme et renouveau. Au départ, cela n’a pas été simple : il a fallu que j’intègre et comprenne les codes de la restauration. Heureusement, j’ai été très bien accueillie et accompagnée par l’équipe déjà en place.
Pour me former, j’ai choisi de mettre la main à la pâte en cuisine comme en salle. C’était indispensable pour connaître les contraintes de chaque métier, mais aussi pour fédérer l’esprit d’équipe et renforcer la cohésion. Peu à peu, j’ai trouvé mes marques et je me suis constituée mon propre réseau, avec de nouveaux contacts. C’est vrai, la restauration est très différente de l’univers du luxe et du marketing dans lequel j’évoluais avant. Mais au fond, cela reste la même philosophie : l’art de recevoir, l’art de la table et surtout le plaisir du contact humain.
« L’idée, c’est de bousculer le schéma classique entrée-plat-dessert pour offrir une expérience plus libre qui invite à la convivialité, au partage et surtout au voyage »
Le Mamma Mia prend un nouveau virage : pouvez-vous nous parler du style et de l’ambiance que vous avez voulu créer ?
Dans un premier temps, nous avons conservé le concept et les salariés de l’ancien propriétaire. Puis, progressivement, nous avons apporté notre touche pour avoir un restaurant à notre image : 100 % vivant. En l’espace d’un an et demi, nous avons changé de direction culinaire, formé une nouvelle brigade en cuisine, solidifié notre équipe en salle et dynamisé nos soirées notamment avec notre fameux « Wednesday is the new Friday ».
Notre nouveau chef, Axel, est très créatif et défend une cuisine du monde « ancrée localement », avec une obsession du produit frais, tout en célébrant le terroir local. Dès octobre, nous proposons une carte élargie avec des plats à partager, pour créer une atmosphère chaleureuse autour de la table. L’idée, c’est de bousculer le schéma classique entrée-plat-dessert pour offrir une expérience plus libre qui invite à la convivialité, au partage et surtout au voyage. Et cette convivialité se reflète aussi dans notre nouvelle décoration signée Céladon (agence d’architecture d’intérieur) : des couleurs, du papier peint et des objets venus d’ailleurs. Un style affirmé, avec ce petit grain de folie qui nous ressemble.
Comment voyez-vous l’avenir du restaurant et quel rôle souhaitez-vous qu’il joue dans la vie locale ?
Ce mois d’octobre marque un vrai nouveau départ : nouvelle carte, nouvelle ambiance, nouvelle déco… et même un nouveau nom. Le restaurant devient Madame Kame. L’idée est de s’essayer au « Tout Monde », tout en célébrant le terroir local. Comme pour célébrer les pérégrinations de Madame Kame. On s’imagine qu’elle a ramené dans ses valises les épices et les inspirations qui composent aujourd’hui la cuisine de cette maison. Notre ambition est de délivrer une cuisine familiale en privilégiant autant que possible les produits locaux et les inspirations créoles.
C’est notre façon de mettre en avant le savoir-faire guadeloupéen. Cela passe aussi par l’équipe : nous voulons recruter et former des talents d’ici, notamment des jeunes qu’Axel accompagne en cuisine. Nous voulons aussi conserver la dimension événementielle avec mon frère (Maxoloc), tel que des privatisations pour les entreprises. Mais avant tout, Madame Kame se veut un restaurant vivant, animé par notre « crazy crew » en salle comme en cuisine. Une équipe haute en couleur avec des personnalités affirmées, un peu décalées, mais toujours tournées vers l’échange, le partage et le plaisir.
Mamma Mia
Impasse Emile Dessout
ZI Jarry Baie-Mahault
05 90 94 58 32