Dépistage du cancer du col de l’utérus : un geste simple qui sauve des vies !
Chaque année, le cancer du col de l'utérus touche près de 3 000 femmes* en France. Or, 9 cancers sur 10 pourraient être évités grâce à un dépistage régulier. Explications avec le Dr Judicaëlle Montlouis-Calixte, gynécologue-obstétricienne au CHU de la Martinique.
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Dépistage du cancer du col de l’utérus : un geste simple qui sauve des vies !
Chaque année, le cancer du col de l'utérus touche près de 3 000 femmes* en France. Or, 9 cancers sur 10 pourraient être évités grâce à un dépistage régulier. Explications avec le Dr Judicaëlle Montlouis-Calixte, gynécologue-obstétricienne au CHU de la Martinique.
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Qu'est-ce que le cancer du col de l'utérus ?
12e maladie grave mortelle chez la femme, ce cancer se développe à partir d’anomalies survenant dans les cellules du col de l’utérus. Il peut être soigné par un traitement chirurgical dans les stades très précoces, par radiothérapie et chimiothérapie pour les stades plus avancés. Il est souvent dû à une infection persistante par des papillomavirus humains (HPV) de type oncogène, sexuellement transmissibles, mais il existe d’autres facteurs de risque : la précocité des rapports sexuels, la multiplicité des partenaires, le tabagisme, l’utilisation prolongée de la contraception hormonale. En 2023, le cancer du col utérin a touché 3 159 nouvelles femmes en France. Malgré une diminution de la maladie dans les pays dits développés, l’incidence reste élevée aux Antilles. Cela s’explique aussi par une couverture de dépistage encore insuffisante.
Y a-t-il des symptômes qui doivent alerter ?
Longtemps asymptomatique, le cancer du col de l’utérus s’exprime, chez certaines patientes, par des saignements anormaux lors des rapports et, à des stades avancés, par des douleurs lombaires et pelviennes.
Le dépistage est donc fondamental, même si on se sent en bonne santé ?
Le dépistage régulier permet de détecter les anomalies cellulaires avant qu’elles ne deviennent cancéreuses. Si elles sont traitées à temps, on évite le développement du cancer. Il permet également de diagnostiquer des cancers à un stade précoce et ainsi d’améliorer les chances de guérison.
À quel âge commencer le dépistage et à quelle fréquence faut-il le renouveler ?
Depuis 2018, nous sommes passés d’un dépistage individuel à un dépistage organisé pour les femmes âgées de 25 à 65 ans.
Entre 25 et 30 ans, il est recommandé d’effectuer deux frottis cervicaux utérins à un an d’intervalle, soit à 25 et 26 ans.
S’ils sont normaux, un troisième examen a lieu 3 ans plus tard, à 29 ans.
De 30 à 65 ans, les femmes effectuent un dépistage tous les 5 ans. Ce test recherche la présence persistante de papillomavirus humain oncogène dans les cellules du col de l’utérus.
Si on est vaccinée contre le papillomavirus, faut-il quand même se faire dépister ?
Capitale pour prévenir le cancer du col de l’utérus, la vaccination réduit considérablement le risque, mais ne le supprime pas entièrement. Le vaccin ne protège que contre 9 types de papillomavirus. En outre, tous les cancers du col de l’utérus ne sont pas liés aux HPV. C’est pourquoi il est nécessaire, même vaccinée, de faire des frottis de dépistage.
En quoi consiste le test de dépistage ?
Les patientes peuvent se faire dépister chez un gynécologue, un médecin généraliste, une sage-femme, dans un laboratoire de biologie médicale ou un centre de santé. L’examen est très rapide. On introduit un petit spéculum dans le vagin pour accéder au col de l’utérus, puis on prélève des cellules avec une petite brosse. Ce n’est pas douloureux, mais certaines femmes peuvent ressentir un léger inconfort.
Que se passe-t-il si un résultat revient anormal ?
Cela ne signifie pas forcément qu’il y a cancer. La patiente est contactée par le professionnel de santé qui a effectué le test, puis orientée vers un gynécologue pour un examen à la loupe du col, appelé colposcopie. Cela consiste à examiner le col de l’utérus à l’aide d’une loupe binoculaire et de colorants pour mettre en évidence des anomalies évoquant des lésions précancéreuses. L’examen peut s’accompagner d’un prélèvement biopsique. Seuls les résultats d’analyse permettront aux professionnels d’établir un diagnostic exact.
*Source : Santé Publique France.