Faciliter la vie des petites et moyennes entreprises

« Plus nous serons nombreux, plus nous serons forts », insiste Victor Venutolo, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises de Guadeloupe. Une nouvelle dynamique pour soutenir l’économie locale et défendre les intérêts des TPE et PME.

Victor Venutolo, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises de Guadeloupe, et Jyls Cozema,responsable du développement © Lou Denim
Victor Venutolo, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises de Guadeloupe, et Jyls Cozema,responsable du développement © Lou Denim

Faciliter la vie des petites et moyennes entreprises

« Plus nous serons nombreux, plus nous serons forts », insiste Victor Venutolo, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises de Guadeloupe. Une nouvelle dynamique pour soutenir l’économie locale et défendre les intérêts des TPE et PME.

Caroline Bablin

Début 2024, la Confédération des petites et moyennes entreprises de Guadeloupe comptait 35 membres.
Aujourd’hui, la CPME, c’est 150 entreprises et trois associations adhérentes, preuve de la nouvelle dynamique insufflée depuis un an et demi.
« Nous visons les 300 adhérents en 2026 », note le président de la CPME, Victor Venutolo, non sans rappeler l’objectif premier de l’organisation patronale : « Défendre les intérêts des entreprises de Guadeloupe. Les TPE et PME, c’est 97 % du tissu économique, et la voix de leurs dirigeants doit compter autant que celle des grandes entreprises ».

« Mon premier souci lorsque j’ai été élu, note Victor Venutolo, a été de rencontrer le directeur de la Caisse générale de Sécurité sociale pour évoquer les dysfonctionnements au sein de ses services, notamment l’Urssaf : les numéros de téléphone qui ne répondent pas, les mails qui restent sans réponse, les difficultés pour obtenir un rendez-vous… Désormais, nous avons un interlocuteur bien identifié pour chaque service de la CGSS – maladie, retraite, prévoyance et Urssaf –, nous centralisons les dossiers de nos adhérents, qui n’ont plus besoin de se déplacer, et nous veillons à leur bonne réception et à leur traitement dans des délais convenables ».

Au cours des 18 derniers mois, la CPME a aussi obtenu que l’Urssaf ouvre une permanence à Basse-Terre et Capesterre-Belle-Eau, une fois par semaine.

Par ailleurs, des discussions avec le CIST (Centre interprofessionnel de santé au travail) ont permis qu’une remise de 50 % soit appliquée sur le montant des visites médicales obligatoires pour les apprentis.

« Les TPE et PME, c’est 97 % du tissu économique, et la voix de leurs dirigeants doit compter autant que celle des grandes entreprises »

Victor Venutolo, président de la CPME

Porter la voix des TPE et PME

Défendre les intérêts des PME, faciliter les échanges avec les pouvoirs publics, est le premier des trois piliers fondamentaux sur lesquels s’appuie la CPME.

« Le second est le soutien et l’accompagnement en matière de gestion, financement, formation et développement ; et le troisième, c’est la représentation et l’influence », souligne Victor Venutolo.

La CPME est la seule organisation patronale à disposer, au niveau national, d’une entité dénommée « CPME Océanique » afin de porter spécifiquement la voix des entreprises des départements et collectivités d’outre-mer au plus haut niveau de l’État.

« Avec la CPME nationale, nous avons passé une demi-journée avec le ministre des Outre-mer et ses équipes. Nous étions trois représentants de Guadeloupe, moi-même et mes deux vice-présidents. Nous avons bien sûr évoqué, entre autres, les problématiques de l’eau et de la sécurité, un point sur lequel nous avons bien appuyé parce qu’il n’y a pas d’activité économique sans sécurité », insiste Victor Venutolo.

Concernant la vie chère, la CPME Guadeloupe plaide en premier lieu pour une augmentation du pouvoir d’achat des Guadeloupéens, et des salaires, en allégeant les cotisations salariales jusqu’à 2,5 fois le SMIC.

« Aujourd’hui, quand un patron veut augmenter de 100 euros un collaborateur payé au SMIC, il doit débourser 440 euros. Pour une petite entreprise, c’est énorme », constate Victor Venutolo.

« C’est en créant de la richesse, des emplois et en soutenant l’économie que nous lutterons réellement contre la vie chère. »

Victor Venutolo, président de la CPME

Défendre la production locale

Ensuite, « il faut défendre la production locale, qu’elle soit agricole, industrielle ou intellectuelle », insiste ce dernier.

« C’est en créant de la richesse, des emplois et en soutenant l’économie que nous lutterons réellement contre la vie chère. »

Pour ce faire, la CPME met en avant deux leviers :

  • la structuration des filières afin de répondre aux exigences de la grande distribution, qui doit aussi, de son côté, faire un effort pour ne pas simplement « utiliser la production locale comme un produit d’appel »,

  • et la libéralisation des échanges avec la Caraïbe. « Nous avons des adhérents qui ne peuvent pas acheter un litre de concentré de maracudja produit à la Dominique. Ils doivent transiter par Rungis avant de revenir en Guadeloupe », déplore le président de la CPME, qui s’en est fait l’écho auprès du ministre des Outre-mer.

« Quand on voit la démographie locale », insiste Victor Venutolo, « le vieillissement de la population et le départ des jeunes, non pas parce qu’ils ne sont pas formés, mais parce qu’ils ne trouvent pas d’emploi avec un salaire à la hauteur de leurs compétences, il est urgent d’agir ».

Et de conclure :
« Être adhérent à la CPME Guadeloupe, c’est créer le monde plutôt que de le commenter. »

CPME
ZI de Jarry – CWTC
97122 Baie Mahault
0590 86 65 44