La cassave est inscrite à l’UNESCO

Le 4 décembre, la cassave, cette galette de manioc emblématique des Caraïbes, a été inscrite sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Une distinction qui célèbre un savoir-faire ancestral et met en lumière un produit alimentaire au cœur de l’identité culturelle de la région.

Mathieu Rached

Une candidature portée par cinq nations caribéennes

En 2022, cinq pays du bassin caribéen ont uni leurs forces pour déposer une candidature commune auprès de l’UNESCO. Cuba, la République dominicaine, Haïti, le Venezuela et le Honduras ont ainsi fait reconnaître les « savoir-faire et pratiques traditionnels liés à la fabrication et à la consommation de la cassave ».

Le manioc, une racine aux multiples usages

Originaire de la forêt amazonienne, le manioc est un tubercule aux nombreuses propriétés. Après avoir été épluché, lavé, et râpé, sa pulpe est séchée et tamisée pour devenir une farine, appelée « couac ».

Le manioc se décline en deux variétés principales :

  • Le manioc doux : consommé comme un légume, il est bouilli après avoir été pelé.
  • Le manioc amer : transformé en farine, il sert à fabriquer la cassave, le tapioca ou encore la moussache.

Riche en amidon, calcium et vitamine C, mais pauvre en protéines, le manioc reste un aliment de base dans de nombreuses communautés caribéennes.

La galette de manioc ou cassave se décline sous une infinité de formes et de saveurs, en fonction des pays et des traditions locales. Ronde et plate comme une crêpe, elle peut être fine ou épaisse, sucrée ou salée, molle ou croquante, nature ou fourrée.

cassave-unesco 2

Une reconnaissance saluée par les autorités

En réaction à la distinction de la cassave, Bruno Rodriguez Parrilla, ministre des Affaires étrangères cubain, a salué cette reconnaissance de l’UNESCO comme un hommage à une « tradition millénaire perpétuée malgré les siècles de colonisation ». De son côté, Ernesto Villegas, ministre de la Culture vénézuélien, a souligné l’importance des connaissances ancestrales qui ont permis à ces pratiques de perdurer.

Lire Aussi | L’inscription à l’Unesco, et après ?

Le manioc dans les territoires ultramarins

En Guadeloupe

En 2020, 68 hectares de manioc étaient cultivés en Guadeloupe, soit une production annuelle de 509 tonnes. Pourtant, la filière reste encore peu structurée sur l’archipel.

En Guyane

Avec 7 700 hectares consacrés à la culture des tubercules, principalement le manioc, la Guyane produit environ 35 000 tonnes par an. Une culture profondément ancrée dans les pratiques agricoles locales.

cassave-unesco (1)

La République dominicaine, un modèle de valorisation touristique

La République dominicaine a déjà développé sa « route de la cassave » (ruta del casabe), un itinéraire touristique qui valorise les savoir-faire locaux. Les visiteurs peuvent y découvrir des dizaines de casaberias, où la fabrication de la cassave est mise en scène pour le grand public. Ce modèle de tourisme vert, en pleine expansion, pourrait inspirer d’autres territoires caribéens à tirer parti du récent classement de l’UNESCO.

Le classement de la cassave au Patrimoine mondial de l’UNESCO ouvre la voie à une valorisation touristique et culturelle accrue dans l’ensemble des territoires caribéens. Une opportunité unique de promouvoir un patrimoine culinaire riche, tout en soutenant le développement d’un tourisme durable.