Laetitia Belamour : illustratrice haute en couleur !

C’est au lycée que Laetitia Belamour s’essaye à la création de flyers et de pochettes d’albums, pour le plaisir. Depuis, la Guadeloupéenne est une directrice artistique aguerrie. Rencontre avec Mlle Belamour dont les créations pop et colorées s’exposent de New York à Paris.

Laetitia Belamour
Laetitia Belamour

Laetitia Belamour : illustratrice haute en couleur !

C’est au lycée que Laetitia Belamour s’essaye à la création de flyers et de pochettes d’albums, pour le plaisir. Depuis, la Guadeloupéenne est une directrice artistique aguerrie. Rencontre avec Mlle Belamour dont les créations pop et colorées s’exposent de New York à Paris.

Floriane Jean-Gilles

Mlle Belamour touche à la création artistique depuis qu’elle est adolescente. Elle choisit une licence en arts appliqués, à Toulouse, après le bac, mais la formation trop théorique ne satisfait pas son appétit pour la pratique : « Je me suis formée à la faculté, mais je dois avouer que ce sont surtout les heures de créations, à la maison, avec YouTube, qui m’ont permis de percer les mystères de la suite Adobe ! J’ai abandonné la licence avec le sentiment de n’avoir rien appris, c’était un véritable échec pour moi… ».

De l’art de ne pas s’avouer vaincue

La jeune femme intègre ensuite une école de communication, à Paris, et prépare un Bachelor en communication visuelle. Une expérience cruciale qui lui permet d’affiner son parcours professionnel et de décrocher, un an plus tard, son premier contrat, en alternance, pour une plateforme de décoration de luxe.

« J’ai beaucoup appris de ma première expérience professionnelle, mais je me suis aussi heurtée à un mur – en tant qu’îlienne j’avais le sentiment de ne pas appartenir à cet univers bobo parisien, l’année là-bas a été catastrophique ! Mais, j’ai tout de même trouvé le poste idéal à l’issue de cette alternance, en tant que designer graphique pour Vente Privée, devenue Veepee depuis. Je travaillais sur l’exposition de diverses marques sur la plateforme, cela allait de la création des visuels et de la mise en valeur des produits, jusqu’à la création d’un projet complet sur la plateforme c’est-à-dire la conception de l’interface d’un nouveau tunnel d’achat. C’était très sympa de travailler en open space, avec une superbe équipe ; mais je sentais déjà que le vent tournait et j’avais besoin de me créer de nouvelles expériences. »

À la conquête des réseaux sociaux

« En 2018, de retour en Guadeloupe et après un an de recherches, j’ai commencé à mettre en avant mon travail sur Instagram, le réseau commençait à prendre de l’envergure », se souvient Laetitia Belamour, et c’est via ce réseau qu’elle décroche ses premiers contrats pour des maisons d’édition, telle que Harper Colin’s UK et Penguin Random House, pour qui elle signe les couvertures de certains ouvrages.

Mlle Belamour démarre ainsi une activité d’artiste designer 100 % free-lance ; quelques mois plus tard, la pandémie de Covid confirme son intuition et lui permet d’asseoir son entreprise. Depuis la jeune femme signe des projets d’envergure.

En 2023, elle illustre Next de l’auteure Sophie Soga : « c’est certainement le projet qui m’a donné le plus de fil à retordre car plus long que mes projets habituels. C’était un gros challenge. On peut s’essouffler en tenant le rythme d’une création de livre illustré, mais c’est aussi celui qui m’a permis de prendre en maturité », souligne Mlle Belamour.

De l’édition aux campagnes commerciales

Le monde de l’édition n’est pas la seule corde à son arc, Laetitia Belamour signe aussi des campagnes colorées pour Warner Music, en 2022-2023 : « Le projet le plus enthousiasmant était la campagne d’affiches de concerts de Lizzo, à New York, Los Angeles, Paris et Londres… Je n’ai eu qu’un seul mail de retour ; et malgré le brief très précis de départ, je me suis éclatée à produire exactement la perception que j’avais de l’artiste grâce à ses titres que je passais en boucle ».

L’année précédente, en 2021, Mlle Belamour est sélectionnée, avec deux autres artistes noires, pour imaginer une édition limitée des packagings de Kit Kat US et Hershey’s : « c’était une incroyable opportunité, qui m’a beaucoup surprise », se souvient l’artiste.

D’autres projets sont en cours dont un plus personnel : celui de créer une marque de papeterie et d’objets : « à l’ère de l’IA, la déconnexion est aussi à son apogée. J’aime penser qu’écrire, dessiner, noter, avoir des moments à soi et passer du temps avec son entourage font partie des choses à chérir pour s’évader. »