« Nous recevions régulièrement la visite de groupes scolaires ou associatifs sur le site des Sablières de Fond Canonville qui a servi d’entreprise pilote à ce projet », se souvient Stéphane Abramovici, également directeur de l’entreprise. « Nous avons souhaité encadrer ces visites sous une marque ombrelle, dont la charte peut être utilisée par n’importe quelle entreprise industrielle. »

Inspiré de l’Hexagone, le touristriel est une vraie tendance, où 2 000 entreprises en moyenne y sont visitées chaque année, notamment lors de temps forts comme les journées du patrimoine ou les journées usines ouvertes.

Briser les a priori

Pour Stéphane Abramovici, la visite de sites industriels répond à une réelle demande de transparence et de proximité, en créant du lien entre le public et les produits qu’il consomme parfois au quotidien. « Les visiteurs ne soupçonnent pas ce qui se cache derrière les portes d’une entreprise », constate Stéphane Abramovici qui souligne la dimension pédagogique de ces rencontres.

Il poursuit, « les enquêtes publiques faisaient état d’inquiétudes liées à l’impact de l’activité des Sablières sur l’environnement ; ces visites ont permis au grand public de constater le travail qui est fait pour limiter l’envol de poussière, par exemple, et cela change le regard des gens ».

En matière d’environnement et de transition énergétique, qui suscitent l’intérêt du public, Batimat recyclage est l’un des sites qui connaît le plus de succès. On y découvre très concrètement le principe d’économie circulaire et les mécanismes de valorisation des déchets du BTP. La centrale d’EDF et l’usine de biomasse d’Albioma complètent le podium.

Découvrir des savoir-faire méconnus

4 secteurs sont représentés sous la bannière « touristriel » : le BTP, l’énergie, la chimie et l’agroalimentaire.

Au total, une dizaine d’entreprises était ouverte au public lors de la dernière opération « Usines ouvertes », sur l’ensemble du territoire. « L’ambition de l’AMPI, via le circuit du touristriel, est triple. Il s’agit de valoriser le savoir-faire de l’industrie martiniquaise et ses métiers et de se réapproprier le tissu économique en découvrant concrètement comment on fabrique du gravier, des yaourts et même de l’eau. En somme, faire du tourisme autrement. Et l’impact est considérable, le public se rend compte qu’il faut parfois 20 à 25 personnes pour fabriquer un produit manufacturé », souligne le vice-président de l’association

Prochaine étape : développer des formules tout inclus « voyage – hébergement – visites », à destination de professionnels de passage en Martinique, dans le cadre de congrès ou de séminaire.

Créer des vocations

L’année dernière, le circuit touristriel a rassemblé plus de 300 participants, dans le cadre des journées du patrimoine, dont 114 élèves. « Les salariés effectuent la plupart des visites, ce sont les mieux placés pour parler de leurs activités. Pour les plus jeunes, c’est aussi l’occasion de découvrir de nouveaux métiers, d’ailleurs certaines visites se sont achevées par une demande de stage », se réjouit Stéphane Abramovici.

En Guadeloupe, les visites sont parfois externalisées quand le rythme est soutenu (1 à 2 visites/mois) et déléguées à l’entreprise Caraïbes Factory, qui va bientôt s’implanter en Martinique pour professionnaliser la filière de visites de sites industriels.

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