« On assiste aujourd’hui à une évolution industrielle. Les industries guyanaises affirment de plus en plus leur identité amazonienne en transformant des matières premières locales pour en faire des produits uniques à forte valeur ajoutée tout en s’inscrivant dans une démarche de transition écologique », explique Lionel Loutoby, délégué général de l’association. Avec le soutien de nombreux partenaires, l’association organise, depuis 2011, la Semaine de l’industrie (SEDI) dont l’objectif est de renforcer l’attractivité de l’industrie et de ses métiers, d’en promouvoir une image moderne, innovante et engagée dans la transition écologique et numérique.

Redorer le blason de l’industrie

La 14e édition de la SEDI, du 17 au 23 novembre 2025, portait le thème : Avec l’industrie, fabrique ton avenir. « C’est le rendez-vous incontournable pour contribuer à changer le regard des jeunes, des demandeurs d’emploi sur l’industrie et ses métiers. Des visites de sites industriels sont prévues, la Solam, la Brique de Guyane, les Délices de Guyane », souligne Lionel Loutoby. Une occasion de sensibiliser collégiens, lycéens, demandeurs d’emploi, aux métiers de l’industrie et notamment celle du futur, d’informer sur les besoins en recrutement dans la filière. « Aujourd’hui, le secteur industriel est en forte tension et ceci à tous les échelons. On manque d’ingénieurs, de responsables production, de techniciens de maintenance. Le 20 novembre, un job dating spécial a été organisé par France Travail, offrant l’opportunité aux demandeurs d’emploi de rencontrer les chefs d’entreprise qui recrutent », précise-t-il. Une séquence sur l’innovation, la recherche & développement dans l’industrie était également programmée pour créer des liens entre le milieu de la recherche et le secteur de l’industrie. « L’idée est de donner envie à des chercheurs de rejoindre la filière », ajoute-t-il.

Pour un avenir durable

La journée du 21 novembre était consacrée à l’écologie industrielle et territoriale (EIT) sur la thématique « Adaptation des entreprises au changement climatique ». Au programme : des interventions de la Collectivité territoriale de Guyane (CTG), de l’Ademe, de la BPI et d’autres structures engagées dans la transition énergétique, « le CNES a présenté son programme d’adaptation au changement climatique pour les années futures » complète-t-il. L’objectif étant de favoriser la prise de conscience des effets du changement climatique et ainsi de permettre aux industriels d’envisager des solutions pour mieux y faire face.

Yana Synergies

Les participants ont également pu découvrir Yana Synergies, la première plateforme numérique de réemploi et de mutualisation de ressources. « Cet outil intègre la démarche EIT, l’un des sept piliers de l’économie circulaire. Il permet de sortir d’une économie linéaire (produire, consommer, jeter) au profit de l’économie circulaire, de réduire les coûts des entrepreneurs en favorisant la seconde main », commente Jules Bassinet, chargé de mission écologie industrielle territoriale au sein de l’association. Développé par l’association avec le soutien de l’Ademe et la CTG, ce service gratuit est destiné uniquement aux professionnels guyanais qui souhaitent réemployer et mutualiser de multiples ressources : matières, équipements, services, locaux, et même des compétences. Cette mise à disposition se fait par la publication d’une annonce et peut s’effectuer par le don, la vente, la location. En donnant de la visibilité aux ressources, « la plateforme permet de réduire à la fois la production de déchets des entreprises ainsi que les émissions de CO2. Elle permet aussi de faire le lien entre différents acteurs économiques du territoire. Yana Synergies est donc vectrice d’économie, d’écologie, avec un impact social fort pour la Guyane, puisque des associations peuvent bénéficier des ressources des entreprises », conclut Lionel Loutoby.