Les eaux de l’archipel Guadeloupe sous haute surveillance
Tous les six ans, l’Office de l’eau dresse un état des lieux des eaux souterraines, du littoral et des cours d’eau de l’archipel, comme l’expliquent Cédric Vincent, directeur adjoint de l’OE971 et directeur du pôle planification et programme, et Jocia Mounsamy, chargée de mission état des lieux.
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Cédric Vincent, directeur adjoint de l’Office de l’eau Guadeloupe et directeur du pôle planification et programmes aides et subventions © Office de l'eau
Les eaux de l’archipel Guadeloupe sous haute surveillance
Tous les six ans, l’Office de l’eau dresse un état des lieux des eaux souterraines, du littoral et des cours d’eau de l’archipel, comme l’expliquent Cédric Vincent, directeur adjoint de l’OE971 et directeur du pôle planification et programme, et Jocia Mounsamy, chargée de mission état des lieux.
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Quel est le rôle de l’Office de l’eau ?
Cédric Vincent : L’Office de l’eau pour le bassin hydrographique de la Guadeloupe et Saint-Martin a été créé en 2006, après la loi d’orientation pour l’outre-mer de 2000. Il s’agit d’un établissement public administratif rattaché au Département, mais disposant de son propre budget et de son propre conseil d’administration.
Il est chargé :
- du suivi de la qualité écologique des nappes souterraines, des eaux littorales et des cours d’eau superficiels ;
- de l’application des directives européennes telles que la Directive-cadre sur l’eau (DCE),
- et de la mise en œuvre du Programme pluriannuel d’intervention (PPI), c’est-à-dire les mesures et actions du Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) qui relèvent de ses compétences.
Enfin, parmi les missions de l’Office de l’eau, figurent aussi la formation des agents des collectivités et des opérateurs privés de l’eau potable et de l’assainissement, ainsi que l’information et la sensibilisation du grand public.
Comment sont définies les actions à mener pour préserver les milieux aquatiques ?
Jocia Mounsamy : Tous les six ans, un état des lieux est réalisé afin de déterminer les orientations à donner dans le SDAGE. Celui-ci est réalisé à partir des données collectées sur les six dernières années. Des prélèvements sont effectués dans tous les milieux aquatiques surveillés. Concernant les cours d’eau et l’étang de Gaschet, par exemple, nous avons 38 stations de surveillance géoréférencées au niveau européen. Ça, c’est pour les mesures.
Ensuite, nous évaluons toutes les pressions qui s’exercent sur les milieux (assainissement, agriculture, prélèvements d’eau…) et pour ce faire, nous travaillons en partenariat avec les autres organismes du territoire tels que le Parc national, l’Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), ou encore la DEAL (Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement).
En décembre, nous validerons l’état des lieux qui permettra d’élaborer le SDAGE 2028-2033.
Des exemples d’actions concrètes qui ont été mises en place dans le cadre du SDAGE ?
J. M. : Lors de l’état des lieux 2019, nous avions relevé une forte incidence des fertilisants et produits phytopharmaceutiques utilisés en agriculture sur la dégradation des milieux. À la suite de ce constat, a été créé l’éco-organisme Agrivalor, chargé de collecter les bidons usagers et produits non utilisés afin qu’ils soient traités dans des filières agréées et ne se retrouvent plus dans la nature.
De la même manière, nous avions observé une dégradation des masses d’eau due aux rejets polluants issus de l’assainissement. Par rapport à cela, plusieurs actions ont été mises en place dans le cadre du SDAGE pour accompagner la réhabilitation de stations d’épuration collectives et non collectives.
L’état des lieux n’est pas seulement un diagnostic : c’est un outil qui permet de transformer les constats scientifiques en actions concrètes, au service de la préservation des milieux aquatiques et donc de la résilience du territoire guadeloupéen.
Concernant la ressource en eau, où en sommes-nous aujourd’hui en Guadeloupe ?
C. V. : Nous avons pu constater que, pour la première fois, les prélèvements d’eau se sont stabilisés en 2023 à hauteur de 110 millions de mètres cubes. Après des années d’augmentation de près de 4 millions de mètres cubes par an, c’est un résultat encourageant. Cette stabilisation peut s’expliquer par l’amélioration du rendement des réseaux – les recherches de fuites et les travaux déjà effectués – et aussi par la baisse de la démographie dans l’archipel.
Dans quelle mesure l’Office de l’eau collabore-t-il avec ceux qui sont chargés de la distribution de l’eau potable, en l’occurrence le SMGEAG et la communauté de communes de Marie-Galante ?
C. V. : Nous accompagnons ces opérateurs par de l’expertise technique et des financements pour effectuer des études ou des travaux sur les services d’eau potable et d’assainissement. L’Office de l’eau contribue par exemple à hauteur de 19 millions d’euros au programme pluriannuel d’investissement 2024-2027 du SMGEAG. Ces fonds sont alloués au renouvellement des compteurs d’alimentation en eau potable et pour la plus grande part, 16 millions d’euros, à la réhabilitation des stations d’épuration de plus de 2 000 Équivalent-habitant (EH). Nous faisons aussi de l’expertise, puisqu’un ingénieur en chef de l’Office de l’eau a été mis à disposition du SMGEAG.
Office de l’eau de Guadeloupe
Jardin botanique de Basse-Terre
Circonvallation
Rue Alexandre Buffon
97100 BASSE-TERRE
Tél. 05 90 80 99 78