^«Conseiller en éco-mobilité inclusive, c’est un nouveau métier », souligne Sabine Lautric, directrice-fondatrice de la plateforme Mob’Îles (notre photo), où cinq conseillères, épaulées par une équipe de bénévoles, sont chargées d’accueillir, informer et orienter les personnes en quête d’une solution de transport. Elles émettent un « pré-diagnostic mobilité » et guident les usagers vers la solution le plus adaptée : covoiturage, taxi social, location de vélo, scooter ou voiture électrique…

Mob’Îles, c’est donc à la fois une plateforme et l’émergence d’un nouveau métier, dont l’objectif est de répondre aux besoins mis en évidence lors d’un diagnostic territorial de la mobilité solidaire commandé par l’État et le conseil départemental, qui sont aussi les financeurs du projet. « Nous avons interrogé plus de 2 000 usagers sociaux et nous leur avons demandé quelles étaient leurs contraintes et leurs difficultés pour se déplacer sur le territoire… Et à partir de là, nous avons créé Mob’Îles », se souvient Sabine Lautric.

Parmi les solutions proposées, il y a le « taxi social » pour « acheminer les personnes en emploi les week-ends et les jours fériés, quand les transports en commun ne sont pas disponibles », le TUS ou transport d’utilité sociale, des minibus de neuf places afin de transporter des groupes d’un point A à un point B, et l’offre de location solidaire.

« Nous proposons des vélos simples, des vélos cargos triporteurs, des scooters, des voiturettes et des voitures, et tous nos véhicules sont électriques », souligne la directrice de Mob’Îles. La durée de location est flexible, d’une demi-journée à six mois ou plus, et les tarifs varient selon le véhicule, de 1 € pour un vélo à assistance électrique à
15 €/jour pour une voiture électrique au tarif « social ». La plateforme est ouverte à tous, c’est le tarif qui change.

Lancé en octobre 2023, Mob’Îles est accessible via un numéro vert ou via l’application mobile. « La seconde est plus prisée des jeunes, note Sabine Lautric, car ils peuvent réserver et payer en ligne, mais toute location d’un véhicule électrique fait l’objet d’une vérification et d’un accompagnement pour la prise en main : comment retirer et charger la batterie, gérer l’autonomie, etc. »

Ce choix du tout électrique, c’est aussi la volonté de promouvoir une mobilité durable. Dans le même esprit, Mob’Îles favorise le covoiturage en servant de relais avec les plateformes telles que Karos ou Dépozé. « La plupart des usagers sociaux ne savent pas utiliser l’outil numérique ou n’en disposent pas. Nous les aidons à créer leur compte et nous pouvons même aller jusqu’à les assister lors du premier trajet. »

Preuve que Mob’Îles a touché sa cible ? En 2024, 6 783 personnes ont eu recours à ses services.