Ordre des Architectes de Guadeloupe : sans coopération, pas de projet !

« Ménager un monde de vivants », c’est le thème retenu pour la Journée nationale Architecture et Territoire qui se tient au Mémorial ACTe le 17 octobre 2025. L’occasion pour Erick Halley, Président de l’Ordre des Architectes de Guadeloupe, de préciser les déclinaisons régionales de cette manifestation. Un mot d’ordre : mobiliser les acteurs pour créer une synergie constructive.

Erick Halley, président de l'Ordre des Architectes de Guadeloupe © Lou Denim
Erick Halley, président de l'Ordre des Architectes de Guadeloupe © Lou Denim

Ordre des Architectes de Guadeloupe : sans coopération, pas de projet !

« Ménager un monde de vivants », c’est le thème retenu pour la Journée nationale Architecture et Territoire qui se tient au Mémorial ACTe le 17 octobre 2025. L’occasion pour Erick Halley, Président de l’Ordre des Architectes de Guadeloupe, de préciser les déclinaisons régionales de cette manifestation. Un mot d’ordre : mobiliser les acteurs pour créer une synergie constructive.

Anne de Tarragon

Vous avez choisi pendant cette Journée, au travers d’ateliers dédiés, d’insister sur la nécessité de mobiliser tous les acteurs des projets d’aménagement…

Erick Halley, Président de l’Ordre des Architectes de Guadeloupe : Effectivement, nous déclinons le projet choisi pour la Journée nationale Architecture et Territoire « Ménager un monde vivant », autour d’une problématique, sur laquelle nous avions mis l’accent dès le début de ma mandature en avril 2024 : trouver des solutions concrètes pour pallier les dysfonctionnements des processus de projet, tant architecturaux qu’urbains.

Notre objectif est donc de faire se rencontrer, à l’occasion d’une plénière et d’ateliers, les différents acteurs de l’acte de bâtir et aménager, afin de fluidifier le processus de conception.

Au-delà d’un travail en synergie, il s’agit pour vous d’alerter sur la nécessité d’une présence forte de l’architecte, en amont du projet. En jeu, la fluidité, l’efficacité, la rapidité ?

Oui. Nous militons sur le fait que c’est le rôle de l’architecte d’être aux côtés des décideurs et porteurs de projet depuis l’intention de projet. Parce qu’il existe parfois des écarts notables entre volonté politique, pas toujours ajustée au développement du territoire, et réalisation du projet. Parce qu’une multiplicité d’acteurs mais aussi de démarches et agréments administratifs intervient autour de la conception et de la réalisation d’un projet.

Nous souhaitons sensibiliser les différentes parties prenantes à l’intérêt de la pré-instruction et de rencontres organisées, avant même de solliciter les décisions administratives, pour gagner en vitesse et en efficacité lors de l’instruction. Cela permettrait aussi à l’architecte d’être alerté en amont sur les difficultés potentielles du projet et de simplifier considérablement la tâche des services instructeurs.

Il ne faut pas oublier qu’on construit pour un client ou une collectivité : ainsi lorsqu’un projet d’école est retardé pendant des mois, ce sont les enfants qui en pâtissent. ​​​​​

« Une concertation en amont serait objectivement un vrai bénéfice pour tous »

Erick Halley, Président de l’Ordre des Architectes de Guadeloupe

Quelles autres déclinaisons donnez-vous au thème « ménager le vivant » ?

Ménager le vivant, c’est s’occuper des occupants en proposant aux futurs habitants des lieux de vie fonctionnels, aux normes, mais aussi agréables à vivre et esthétiques, pour accroître leur fierté mais aussi les inciter à y rester, tout en ayant un vrai projet de vie de quartier, de ville, de territoire. 

Ménager le vivant, c’est aussi ménager nos ressources, notre faune, notre flore, favoriser la réhabilitation et la faire reconnaître d’intérêt public. C’est un vrai changement d’usage, car l’état de la planète, et a fortiori de notre territoire aux ressources limitées, implique que nos conceptions soient les moins gourmandes en énergie possible, avec un bilan carbone vertueux.

Promouvoir la reconstruction de la ville sur la ville pour ne pas accroître l’étalement urbain, limiter l’artificialisation de terrains qui accroît les inondations, a encore plus de sens en Guadeloupe… Étudier la requalification des espaces, proposer la réhabilitation, valoriser le réemploi dans les projets à venir et convaincre nos clients quand c’est possible, c’est aussi notre rôle.

À votre prise de fonction en tant que président de l’Ordre, en avril 2024, vous aviez annoncé que l’accent serait mis sur l’application des règles et de la déontologie au sein de l’ordre. Qu’en est-il ?

Nous avions en effet constaté des abus et dysfonctionnements qui nuisaient à l’image de la profession et à la confiance des Guadeloupéens à notre égard. L’ordre des architectes a pour mission de protéger le public et les clients des architectes. Il s’assure que les architectes qui portent le titre sont assurés, formés et respectent le code déontologique.

Il a aussi pour mission de protéger le titre. L’architecte a fait des études, il est diplômé et il prête serment « d’exercer dans l’intérêt public avec conscience et probité afin d’améliorer le quotidien des citoyens et de l’aménagement du territoire ». Le Conseil de l’Ordre a donc logiquement un rôle de régulation et de police sur sa profession. Ce contrôle nous a contraints à saisir la chambre régionale de discipline pour 4 confrères qui ne respectaient pas ce code.

Par ailleurs nous avons porté plainte devant le Procureur de la République contre six autres personnes se faisant passer pour architectes. Notre rôle de protection de la population, c’est aussi ça.

Ordre des Architectes de Guadeloupe
Immeuble BDAF
Boulevard Légitimus
97110 Pointe-à-Pitre
0590 83 02 59