Né d’une collaboration entre la Maison de la Photographie Guyane-Amazonie (MAZ) et le collectif brésilien Fotoativa, Paneiro Luminoso déploie une série d’ateliers auprès d’adolescents et de jeunes adultes vivant dans des zones enclavées ou marginalisées, souvent confrontés à une perte de repères culturels dans un contexte de mutations sociales et environnementales. Démarré au Brésil (dans l’État du Pará) en 2025, le programme s’étendra en 2026 en Guyane.

Inspiré par le photographe et pédagogue brésilien Miguel Chikaoka, cofondateur de Fotoativa, Paneiro Luminoso repose sur la « pédagogie de la lumière », une démarche éducative innovante, liée à l’étymologie du mot
« photographie » : écrire avec la lumière. Le projet invite ainsi à observer la lumière et la façon dont elle intéragit avec l’environnement pour se reconnecter à son identité et à son territoire. « La lumière est un langage, l’imagination un outil pour écrire le sensible », résume Anne-Laure Paris, coordinatrice du projet pour la MAZ.

Mené en milieu scolaire, le programme implique enseignants, artistes et médiateurs dans des ateliers transdisciplinaires, construits ensemble en amont. L’objectif :
mobiliser les acteurs éducatifs autour d’une expérience collective qui ravive l’envie d’apprendre chez les jeunes.

S’appuyant sur l’expertise de Fotoativa et les outils développés par la MAZ (comme la mallette pédagogique), les ateliers favorisent l’expérimentation sensorielle et visuelle, tout en intégrant des disciplines comme l’histoire, les maths ou la biologie. À ce jour, plus de 700 jeunes ont déjà bénéficié du programme. « Les retours sont positifs, de la part des enseignants comme des jeunes. C’est valorisant d’accueillir des artistes et pédagogues venus à leur rencontre. Nous semons des graines qui, nous l’espérons, porteront des fruits », note l’équipe de la MAZ. Les productions (photos, récits, expositions) issues du projet seront présentées à la COP30 à Belém en novembre 2025.

Au-delà de la création artistique, Paneiro Luminoso agit comme un outil d’inclusion, de transmission et de citoyenneté. Le projet s’adapte aux réalités locales d’Amazonie (isolement, plurilinguisme…) et mise sur les échanges entre les équipes guyanaises et brésiliennes pour enrichir la démarche.