Prendre à cœur… le cœur des femmes !

Le 7 novembre, l’association Groupe Hypertension Artérielle Martinique (HTA), la CGSS et le Centre hospitalier universitaire de Martinique (CHUM) organisent à l’hôpital de Trinité la Journée du Cœur des femmes, en partenariat avec la fondation « Agir pour le cœur des femmes ». Un rendez-vous essentiel pour prévenir, informer, dépister les maladies cardiovasculaires (MCV) des Martiniquaises. Entretien avec le Dr Nathalie Ozier-Lafontaine, cardiologue au CHUM et présidente de HTA Martinique.

© Jean-Albert Coopman
© Jean-Albert Coopman

Prendre à cœur… le cœur des femmes !

Le 7 novembre, l’association Groupe Hypertension Artérielle Martinique (HTA), la CGSS et le Centre hospitalier universitaire de Martinique (CHUM) organisent à l’hôpital de Trinité la Journée du Cœur des femmes, en partenariat avec la fondation « Agir pour le cœur des femmes ». Un rendez-vous essentiel pour prévenir, informer, dépister les maladies cardiovasculaires (MCV) des Martiniquaises. Entretien avec le Dr Nathalie Ozier-Lafontaine, cardiologue au CHUM et présidente de HTA Martinique.

Adeline

Quels sont les enjeux d’une bonne information en matière de maladies cardiovasculaires ?

En France, les maladies cardiovasculaires tuent 200 femmes chaque jour et 80 % de ces décès auraient pu être évités. Bien connaître les facteurs de risque aide à prévenir les accidents. Certains concernent aussi bien les hommes que les femmes : diabète, hypertension artérielle (HTA), obésité, sédentarité, âge, antécédents familiaux, tabac. À tabagisme égal, l’impact négatif sur la santé est supérieur chez les femmes. Il existe des facteurs propres aux femmes. Même une trentenaire devient à risque lorsqu’elle fume et prend la pilule. Un diabète ou une hypertension artérielle gestationnelle, une pré-éclampsie, accroissent les risques d’accident vasculaire cérébral (AVC), d’infarctus dans l’avenir. Prise de poids, sédentarité et diminution de la couverture hormonale protectrice à la périménopause accroissent aussi les risques de maladies cardiovasculaires.

Les symptômes d’un accident cardiovasculaire diffèrent-ils chez les femmes et les hommes ?

Certains sont les mêmes, comme lors d’un AVC ou d’un infarctus : douleur thoracique par exemple. D’autres symptômes qui ne sont pas typiques de la crise cardiaque sont souvent exprimés par les femmes : fatigue, vertiges, nausées, vomissements. Il importe de ne pas banaliser un symptôme, savoir s’écouter, aller consulter pour faire la différence entre un problème digestif et un problème cardiaque.

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Dr Nathalie Ozier-Lafontaine, cardiologue au CHUM et présidente de HTA Martinique. © Jean-Albert Coopman

Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez les femmes.

– Il y a deux fois plus de diabète en Martinique que dans l’Hexagone.

– Près de 25 % des femmes enceintes sont en situation d’obésité (14,4 % dans l’Hexagone).

– 50 % des hypertendus s’ignorent.

La prévention repose-t-elle sur l’information ?

Sur l’information, bien sûr, mais aussi sur le dépistage. Il est indispensable de dépister les maladies qui sont des facteurs de risque de maladies cardiovasculaires et qui peuvent être longtemps asymptomatiques et indolores. Un adulte sur deux (hommes et femmes confondus) ignore son hypertension artérielle. Un diabète en évolution est parfois silencieux. Ces facteurs de risque dits modifiables doivent être diagnostiqués et traités à temps. C’est tout le sens de la Journée du Cœur des femmes qui propose information, dépistage et prise en charge. La prévention passe aussi par l’adoption au quotidien d’un mode de vie sain : arrêter le tabac, pratiquer une activité physique, surveiller son poids et son alimentation. L’obésité est un facteur de risque pour l’hypertension artérielle et le diabète, elle touche plus souvent les femmes.

Bon à savoir !

Le 6 novembre, à 18 h, à la CTM, se tient une conférence gratuite organisée par le groupe HTA Martinique : « Oui, les maladies cardiovasculaires concernent les femmes ! » Comment les prévenir, les reconnaître, les traiter. Intervention du Dr Catherine Monpère, cardiologue.