Profession : photographe, avec une vraie vision du métier
Nous avons rencontré Marc Montlouis-Félicité, qui immortalise les paysages de la Martinique. Portrait.
Marc Montlouis-Félicité, photographe © Jean-Albert Copmann
Profession : photographe, avec une vraie vision du métier
Nous avons rencontré Marc Montlouis-Félicité, qui immortalise les paysages de la Martinique. Portrait.
Comment définissez-vous votre travail photographique ?
Je suis photographe de paysages. Mais ce que j’aime, c’est surtout transmettre autre chose qu’une belle photo. Le cœur de mon travail, c’est amener les gens à une réflexion subtile, qui ne soit pas dirigée ou imposée. Ce leitmotiv est né alors que je faisais des recherches sur mon ikigai, « ma raison d’être » pour traduire rapidement cette philosophie japonaise. Je montrais mes photos à une amie qui m’a dit, spontanément, que je la reconnectais à la nature.
C’est ce que je fais : j’offre une pause dans nos vies trépidantes et la possibilité de se reconnecter à la nature et à notre nature profonde. C’est en quelque sorte une approche introspective de la photo, même si je prends aussi beaucoup de clichés juste pour la beauté du paysage.
Depuis quand pratiquez-vous la photo ?
J’ai commencé la photo quand j’étais étudiant, mais j’ai compris, après de nombreuses années, comment on réalise des photos qui touchent vraiment les gens. Je pense, en réalité, qu’il ne faut pas « faire » une photographie, il faut la créer. Donc l’imaginer d’abord. C’est à ce moment que je cherche le cadre, l’heure, en somme tous les éléments propices qui correspondent à l’image que j’ai en tête. Il faut que tout soit aligné.
Pour l’anecdote, j’habite à Balata et j’avais remarqué que le soleil se rapprochait de l’église, en décembre. J’ai attendu un mois avant de faire le cliché que j’avais en tête : le soleil couchant qui encercle la statue du Christ. Je suis heureux d’avoir pu l’immortaliser.
« Certaines photos sont des rendez-vous. »
Quel est le lieu que vous ne vous lasserez jamais de photographier ?
Je ne crois pas qu’il y en ait un en particulier, car ce n’est pas comme ça que je travaille. J’ai des visions et il faut que je les réalise. Il est vrai, toutefois, que la forêt, les rivières et les cascades sont mes lieux de prédilection, c’est là que je me recharge. J’aime aussi prendre des clichés lors de randonnées qui demandent un dépassement de soi.
Comment est né le projet « IslandPics » ? Et qu’est-ce que c‘est ?
IslandPics est un site qui s’adresse au grand public, que j’ai lancé en avril 2024. Environ 110 clichés de paysages sont proposés, disponibles dans différents formats. Ces photos plaisent à tous, à la diaspora ultramarine de la Caraïbe comme à ceux qui cherchent juste un souvenir d’un endroit qu’ils chérissent.
Quel est votre prochain projet ?
Atma Life, un projet qui me tient à cœur et que j’espère concrétiser prochainement. Ce site sera consacré aux photographies qui engagent la réflexion et favorisent le développement personnel. J’envisage aussi la possibilité de tirages haut de gamme pour ces clichés.
Est-ce que vous faites des photos avec votre téléphone ?
Bien sûr ! Les gens ont l’impression que c’est l’appareil photo qui fait la photo. Mais c’est le regard qui compte. En journée, l’appareil d’un smartphone haut de gamme rivalise parfaitement avec un appareil photo. Ce qui n’est pas le cas pour les clichés dans un environnement sombre, en revanche. Dans ce cas, l’appareil photo prend le dessus, il aura une sensibilité que n’aura pas le téléphone.
Quel est le moment de la journée que vous préférez pour prendre des photos ?
Très tôt le matin, au lever du soleil, vers 5 heures. Mais je suis également sensible à l’heure dorée (juste avant le coucher du soleil) et à l’heure bleue après le coucher du soleil, quand le ciel est bleu marine.