« Reconnecter la Guadeloupe au vivant ! »
Nommé, le 3 mars dernier, directeur du Parc national de Guadeloupe, Harry Ozier-Lafontaine souhaite faire du Parc un acteur de référence dans la transition écologique. Nous l’avons rencontré pour connaître ses ambitions pour le territoire.
- Article en partenariat
- Biodiversité
« Reconnecter la Guadeloupe au vivant ! »
Nommé, le 3 mars dernier, directeur du Parc national de Guadeloupe, Harry Ozier-Lafontaine souhaite faire du Parc un acteur de référence dans la transition écologique. Nous l’avons rencontré pour connaître ses ambitions pour le territoire.
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- Biodiversité
Vous avez déclaré : « Diriger le Parc national de la Guadeloupe, c’est œuvrer pour le bien commun ». Comment abordez-vous votre nouvelle fonction ?
Harry Ozier-Lafontaine : J’aborde cette responsabilité avec humilité, enthousiasme et une farouche détermination. Humilité face à l’ampleur des défis environnementaux que connaît notre archipel. Enthousiasme, car œuvrer pour le Parc, c’est servir la Guadeloupe, ses habitants et ses générations futures. Détermination, enfin, à faire du Parc un levier d’action concret, au service du territoire.
L’économie régénérative, c’est un axe fort de votre mandat ?
Absolument. Il est temps d’associer à notre logique de préservation, une logique de régénération. Le Parc est un territoire immense, 17 300 hectares de cœur forestier, 3 200 ha de cœur marin, 130 000 hectares d’aire marine adjacente, et il doit devenir un laboratoire vivant d’initiatives locales alliant résilience écologique, ancrage culturel et justice sociale.
Régénérer, c’est restaurer les milieux, revitaliser les ressources, reconnecter les humains au vivant. Cette ambition est au cœur de la révision de notre charte de territoire. Elle sera coconstruite avec les communes, les usagers, les partenaires économiques et scientifiques.
Quels sont les grands chantiers structurants de l’année ?
Trois grands projets structurent ce début de mandat. D’abord, une grande concertation sur les îlets Pigeon, site emblématique, pour repenser la gestion des cœurs marin et terrestre en conciliant biodiversité et activités économiques. Ensuite, la poursuite de la régénération écologique de la forêt marécageuse de Golconde, adossée à la mise en œuvre d’une démarche de labélisation bas carbone. Et enfin, le déploiement du projet européen Life Biospher’Adapt, qui positionne la réserve de biosphère comme un terrain d’expérimentation pour l’adaptation au changement climatique.
Nous voulons aussi réactiver notre coopération au sein de la Caraïbe, notamment à travers l’observatoire BIOPAMA et des synergies régionales autour de la conservation marine (Sanctuaire AGOA pour les cétacés, mangroves…).
« Reconnecter la Guadeloupe au vivant, ce n’est pas un slogan. C’est une nécessité. »
Comment habiter durablement un territoire aussi exceptionnel ?
Il faut oser une réconciliation écologique. Reconnecter la Guadeloupe au vivant, ce n’est pas un slogan. C’est une nécessité. Face à l’érosion de la biodiversité, à la montée des eaux, à la pression touristique et foncière, nous devons inventer un autre rapport au territoire.
Cela passe par un changement de paradigme : penser en écosystèmes, valoriser les savoirs endogènes, encourager les transitions agricoles, énergétiques, touristiques… Le Parc est un médiateur, un catalyseur, un espace-ressource pour celles et ceux qui veulent agir.
Un message aux Guadeloupéens ?
Le Parc national n’est pas une entité à part : c’est un bien commun, un outil au service des Guadeloupéens. Il ne peut réussir que s’il travaille avec et pour les habitants.
Je crois profondément à la force du collectif. La Guadeloupe a les ressources, les talents, l’identité et la créativité pour devenir un territoire pilote de la transition écologique dans la Caraïbe. Le Parc doit inspirer, relier, accompagner. Ensemble, faisons rayonner ce joyau écologique pour les générations à venir.
« Je souhaite renforcer cinq axes stratégiques »
Harry Ozier-Lafontaine, directeur du Parc national de Guadeloupe
- Connaître, en affinant notre politique scientifique et en croisant les savoirs (projets structurants sur la résilience du territoire face aux changements globaux)
- Protéger, à travers des actions de génie écologique comme le projet PROTÉGER ou la restauration de la forêt marécageuse de Golconde
- Sensibiliser, en accompagnant les communes dans leurs Atlas de la biodiversité communale, en renforçant les aires éducatives, ou encore via des outils numériques pour un tourisme plus responsable
- Accompagner, notamment via notre Charte de territoire et notre programme Économie régénérative en lien avec les 21 communes en solidarité écologique avec le Parc.
- Coopérer, en réactivant des dynamiques caribéennes ambitieuses sur des enjeux comme la biodiversité, les espèces envahissantes, le changement climatique.
Parc national de Guadeloupe
Monteran Saint Claude
0590 4155 55
https://guadeloupe-parcnational.fr/fr
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Instagram @parcnationaldelaguadeloupe